« On n’a pas d’autre endroit où aller » : à Paris, des enfants sans toit livrés au froid

Il est des scènes auxquelles le regard ne peut se dérober, même quand le froid incite à accélérer le pas. Ce dimanche 7 janvier, la capitale comme le reste du pays sont en proie à des températures glaciales. Le BHV Marais, à deux pas de l’Hôtel de Ville, vient d’ouvrir ses portes aux clients, qui ont ressorti gants et écharpes.

Face aux vitrines du grand magasin ouvert sept jours sur sept, trois tentes grises fermées. Trois poussettes trônant à proximité suggèrent l’inconcevable : ces minces toiles de tissu abritent-elles vraiment des enfants en bas âge ?

« Nous dormons ici depuis deux mois. Nous appelons le 115 pour rien », affirme Nora (le prénom a été modifié à sa demande), mère tunisienne d’un petit garçon et d’une petite fille, âgés de 4 et 6 ans, qui passent une tête à travers l’ouverture de cet abri de fortune. Il n’est pas encore 11 heures et une dizaine de policiers s’avancent pour évacuer les lieux, à la demande de la direction du BHV, dont l’un des représentants s’impatiente à l’entrée du magasin.