Science Po Paris : après l’évacuation d’étudiants dénonçant le massacre à Gaza par la police, un rassemblement « contre la reprise du génocide et la répression »
Au moins 413 morts et près d’un millier de personnes blessés : voilà les conséquences des bombardements israéliens sur la bande de Gaza dans la nuit de lundi 17 à mardi 18 mars. Pendant des heures, les missiles se sont abattus, tuant des centaines de Palestiniens sans distinction d’âge ou de genre, détruisant les fragiles habitations que certaines familles avaient dressées avec des matériaux de fortune sur les ruines de leurs anciennes maisons, il y a deux mois, lorsque les armes s’étaient tues. Une fois de plus, les écoles et les centres de santé n’ont pas été épargnés.
C’est pour dénoncer ce nouveau massacre, dont le bilan a été porté ce mercredi à plus de 900 victimes, un des plus violents depuis le 7 octobre 2023, que plusieurs dizaines d’étudiants de Science Po Paris s’étaient réunies et avaient occupé l’école mardi 18 mars à partir de 17 heures. Prises de parole, débats, expositions, ateliers d’écritures et de peintures, le programme semblait pacifiste. Pourtant, « à 23 heures, au moment de la fermeture » de l’école, « le directeur de Sciences Po a sollicité une intervention policière pour que le campus puisse fermer dans des conditions normales », selon la direction.
« Les étudiants font face à une répression inédite »
Luis Vassy, directeur de l’école, a « délibérément appelé les services de police pour couper court aux ateliers éducatifs se tenant dans l’école », regrette le Comité Palestine de Science Po Paris. « Après seulement une heure, les chiens de garde sont arrivés, 16 camions de CRS stationnés à côté de l’école », relatent les étudiants. « À 22 heures, plus d’une centaine de policiers se sont dirigés vers le campus de St-Thomas. Lourdement équipés (lacrymos, casques, matraques et boucliers), ils ont (…) expulsés de force » les étudiants, continue le comité.
« Cette réponse violente et disproportionnée ne fait que confirmer le mépris de Sciences Po pour les voix qui dénoncent l’injustice », fustigent les militants. « Parce qu’ils dénoncent un génocide, les étudiants font face à une répression inédite de la part d’un directeur de Science Po. Considérés comme des ”menaces à l’ordre public”, ils sont abandonnés à la police et lâchés par une administration » qui refuse le dialogue, estiment-ils, appelant à un rassemblement mercredi 19 mars à la mi-journée, au 27 rue Saint-Guillaume (devant Science Po Paris), « contre la reprise du génocide à Gaza et la répression ».
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