Droits de douane : quels sont ces pays visés par Donald Trump qui achètent du pétrole au Venezuela ?

Droits de douane : quels sont ces pays visés par Donald Trump qui achètent du pétrole au Venezuela ?

Sujets
Une raffinerie de pétrole à Maracaibo, au Venezuela, le 19 mars 2025. PEDRO MATTEY / AFP

Donald Trump a annoncé que les importateurs d’or noir en provenance du pays de Maduro seraient taxés à 25% sur leurs produits entrants aux États-Unis.

Passer la publicité Passer la publicité

Un nouveau jour, une nouvelle menace de Donald Trump. Le président américain a annoncé lundi que les pays achetant du pétrole vénézuélien seraient frappés de droits de douane de 25% sur toutes leurs marchandises entrant aux États-Unis. Ces taxes punitives doivent rentrer en vigueur le même jour que les droits de douane réciproques que l’hôte de la Maison Blanche promet d’infliger tous azimuts à ses partenaires commerciaux, soit le 2 avril. Selon le décret, elles pourraient être levées un an après la dernière importation de pétrole vénézuélien par un importateur.

Cette décision est due «à de nombreuses raisons», s’est justifié lundi le républicain sur son réseau social Truth. Le Venezuela «a envoyé aux États-Unis de manière intentionnelle et frauduleuse, des dizaines de milliers de criminels de haut rang», a-t-il avancé. De plus, Caracas «s’est montré très hostile aux États-Unis et aux libertés que nous défendons».

Bien décidé à étouffer économiquement le pays de Maduro, Donald Trump avait déjà annoncé avoir mis fin à la licence permettant au géant pétrolier américain Chevron d’opérer au Venezuela mais le groupe a obtenu lundi auprès du département du Trésor une prolongation de son permis jusqu’au 27 mai, selon l’AFP.

Des «interférences» accuse Pékin

Parmi les plus grands acheteurs de pétrole vénézuélien, la Chine occupe la première place. Chaque jour, Pékin importe environ 500.000 barils de brut vénézuélien. Ironiquement, les États-Unis eux-mêmes figurent au deuxième rang des acheteurs, avec 240.000 barils quotidiens et se plaçaient même à la première place, en 2023, des importateurs de pétrole brut. Derrière, d’autres pays comme l’Inde, l’Espagne et l’Italie - qui a commencé via sa compagnie nationale Eni à en importer en 2024 après avoir obtenu l’aval des Américains - ou encore Cuba, se positionnent également parmi les clients réguliers de Caracas. Officiellement la France n’importe pas une seule goûte d’or noir vénézuélien.

Face aux nouvelles menaces de Trump, Pékin a réagi avec virulence. «Les États-Unis abusent depuis longtemps de sanctions unilatérales illégales et de ce que l’on appelle la juridiction extraterritoriale pour s’ingérer de manière flagrante dans les affaires internes d’autres pays », a déclaré mardi Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Selon la Chine, ces mesures ne font qu’accentuer l’instabilité économique mondiale et pénalisent les entreprises et les consommateurs américains. Les États-Unis ont déjà imposé en janvier aux produits chinois une taxe universelle supplémentaire de 20%.

De son côté, Caracas a aussi dénoncé le décret de Washington. «Cette mesure arbitraire, illégale et désespérée, loin d’affaiblir notre détermination, confirme l’échec retentissant de toutes les sanctions imposées contre notre pays», a déclaré le gouvernement vénézuélien dans un communiqué de presse.