Droits de douane : la Chine interdit toutes les commandes et livraisons de Boeing

Une semaine après le début du bras de fer commencé par Donald Trump et la hausse des droits de douane, la Chine répond. Pékin assurait pourtant ne pas souhaiter se battre contre Washington tout en affirmant ne pas avoir peur de le faire en cas de nécessité. Selon une information du site américain Bloomberg, en date du lundi 14 avril et qui n'a pas été démentie par les autorités chinoises, il est désormais interdit pour les compagnies aériennes chinoises de commander des avions Boeing ou toute pièce d'avion fabriquées aux Etats-Unis.

Frapper là où ça fait mal

Boeing est le premier exportateur américain visé, au moment où l'avionneur est déjà en difficulté. Avec cette dernière annonce, Boeing se voit priver d'un marché qui est absolument essentiel pour l'entreprise. Les trois principales compagnies chinoises, Air China, China Eastern Airlines et China Southern Airlines avaient prévu de recevoir plusieurs dizaines d'appareils d'ici à 2027. Tout cela est donc remis en cause.

Boeing perd potentiellement un marché d'un milliard de personnes, soit le nombre de Chinois qui n'ont, à ce jour, jamais pris l'avion. Avec le développement du pays, ce sont autant de futurs passagers potentiels d'ici à dix ans. Les experts estiment que le marché aéronautique chinois sera le premier au monde et les Américains, évidemment, ne veulent pas rester à l'écart de cette incroyable source de revenus.

La Chine peut-elle vraiment se passer de Boeing ?

Il sera certainement compliqué pour la Chine de tenir dans la durée sans livraisons de Boeing. La flotte chinoise est déjà aujourd'hui composée majoritairement d'avions américains. Le concurrent français, Airbus, avec des carnets de commandes déjà plein, semble incapable de répondre seul à la demande d'un marché qui va connaître une croissance très forte. Quant à l'avion chinois, le C919, il n'en est qu'à ses débuts et sa conception reste largement dépendante de Boeing.

Dans ces conditions, la Chine va peut-être devoir revoir sa copie, au risque de générer un grand désordre sur son marché aéronautique intérieur.