La lente agonie d’Amandine, 13 ans, privée de soins et morte de faim : «Quand j’ai vu son visage, j’ai vu l’Holocauste»

Amandine passait ses journées dans une pièce sans fenêtre, entre l’aspirateur et des tas de vêtements. David Lanaspa
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La lente agonie d’Amandine, 13 ans, privée de soins et morte de faim : «Quand j’ai vu son visage, j’ai vu l’Holocauste»

RÉCIT - Dans l’Hérault, une jeune fille est morte de faim à l’été 2020. Privations de nourriture, punitions, humiliations… L’enquête a démontré le «paroxysme de la cruauté» instauré par sa mère. Elle est jugée aux assises de l’Hérault à partir du 20 janvier.

«Il y a un problème avec Amandine.» L’appel est tombé le soir du 6 août 2020. Frédéric profitait des derniers instants de soleil sur la Méditerranée avec sa nouvelle compagne à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), une mer d’huile à perte de vue. «Amandine est morte.» Le sol se déroba sous ses pieds. Le père de famille resta statique et ne pleura pas. Les mots flottaient devant sa rétine mais restaient abstraits. Il s’effondra le lendemain, en annonçant la nouvelle à ses collègues de la Police aux frontières. Sa petite fille fut transportée à la morgue de Montpellier pour une autopsie. «Au moment où je l’ai vue…» Le quinquagénaire s’interrompt, toussote comme pour se donner de la force. «J’ai failli ne pas la reconnaître», confie-t-il au Figaro. «Quand j’ai vu son visage, j’ai vu l’Holocauste, les camps de concentration, la mort. C’était bien ma fille, mais ce n’était plus elle.» Frédéric resta une bonne heure aux côtés de ce petit corps étique étendu sur la table en inox. Ce visage émacié, défiguré par les hématomes, avec un œil au beurre noir, des dents absentes et le cuir chevelu clairsemé, était bien celui de son enfant de 13 ans, dont son ex-compagne avait la garde. Le médecin légiste conclut qu’Amandine était morte d’une crise cardiaque associée à une septicémie, consécutive à «des négligences graves». Elle mesurait 1,55 m et ne pesait plus que 28 kg. Un état «cachectique», selon le terme médical qui traduit un amaigrissement extrême. Quatre ans plus tard, sa mère a été renvoyée devant la justice pour «actes de tortures et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Son beau-père comparaîtra pour «privation de soins et de nourriture ayant entraîné la mort». Sandrine P. est accusée d’avoir imposé à sa fille des mois de calvaire, mêlant privation de nourriture, violence et humiliation, sous l’œil passif de son compagnon.

«Tout le monde est tombé de haut»

Interrogée par les gendarmes au lendemain du décès, Sandrine P., présente sa fille comme

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