Ce sont des flocons comme les autres, ou presque. Ce samedi dans le Loiret, la Seine-et-Marne, l’Essonne ou l’Oise, les habitants ont eu la surprise de se réveiller sous la neige... mais une neige dite « industrielle », parce que lié à la rencontre entre des conditions anticycloniques bien particulières et des polluants atmosphériques. En effet, indique sur son site La Chaîne Météo*, « cette neige peut se former dans un contexte de temps sec sur la France, à l’inverse de la neige “naturelle” dont la formation au sein d’un nuage est rendue possible grâce à la présence de perturbations ».

« Côté météo, ces chutes de neige se produisent par temps calme et froid en présence d’un puissant anticyclone hivernal avec une forte inversion de température », indique Météo France sur son site internet. L’air froid et humide reste coincé à proximité du sol, où la température est alors plus froide que celle en altitude. « Cette inversion agit comme un couvercle » et empêche « la dispersion de l’humidité et de la pollution ». La pollution vient y ajouter l’élément qui permettra aux flocons de neige de se former. « Il ne s’agit pas d’une "fausse neige", mais d’une neige dont les conditions de formation sont rendues possibles grâce à l’activité industrielle de l’homme », précise La Chaîne Météo. Le phénomène est généralement très localisé.

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Une molécule d’eau et une microparticule

Leur formation obéit aux mêmes règles que la neige « naturelle ». Pour que de la neige se forme, il faut deux éléments : un nuage contenant des molécules d’eau restées liquides malgré des températures très en dessous de zéro (on dit qu’elles sont en « surfusion »), et une impureté (poussière, grain de sable...). Lorsque les deux se croisent, la molécule d’eau gèle, rencontre d’autres gouttelettes qui gèlent à son contact, formant peu à peu des agrégats de microcristaux qui, sous leur propre poids, obéissent à la gravité et tombent au sol, sous forme de flocons de neige ou, si elles croisent des couches d’air plus chaudes, de gouttes de pluie.

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Dans la neige industrielle, l’impureté qui forme le premier « noyau » des flocons de neige est une microparticule de polluant. Pour des raisons chimiques, « cela se passe à des températures moins froides, nous expliquait en 2017 Christelle Robert, prévisionniste à Météo-France. Avec une poussière quelconque, l’eau peut rester liquide jusqu’à -10 ou -12°C, mais avecs certains polluants, elle deviendra solide plus facilement, par exemple à seulement -3°C. » Cela forme souvent une neige très fine.

Le phénomène est difficile à prévoir. D’une part, cela se joue parfois à un degré près, et dans des conditions météo très particulières avec un temps calme et sec. Par ailleurs, les modèles météorologiques ne prennent pas en compte les émissions de polluants. Il faut également pour que le phénomène ait lieu une absence de vent (qui les disperserait). La neige industrielle n’est pas dangereuse pour la santé, et ni plus ni moins « sale » que la neige naturelle.

*La Chaîne météo est une société du groupe Figaro.