Avant le retour de Donald Trump, la Corée du Nord montre les muscles

Face à l’incertitude, toujours plus de dissuasion militaire. À quelques jours du retour de Donald Trump au pouvoir, et d’une administration que le milliardaire réactionnaire à cette fois taillée sur mesure, les pays de l’Asie-Pacifique cherchent à définir des lignes rouges, ou à se rassurer du futur soutien de Washington.

C’est le cas du Japon et de la Corée du Sud, qui tenaient avec les États-Unis des exercices militaires ces derniers jours. Les 6, 9 et 15 janvier derniers, des avions bombardiers états-uniens ont même survolé la péninsule de Corée, convoquant les ombres de la colonisation japonaise (1910-1945) et de la Guerre de Corée (1950-1953).

La fuite en avant

En réaction, le ministère des Affaires étrangères de la Corée du Nord a exprimé ce vendredi 17 janvier de « sérieuses inquiétudes quant aux provocations » des trois pays. « Nous endiguerons toute tentative de provocation militaire hostile et maîtriserons la situation régionale instable en exerçant plus largement notre droit à la légitime défense », a affirmé la République Populaire démocratique de Corée (RPDC). Fin octobre 2024, Pyongyang avait fait beaucoup de bruit en testant un missile balistique intercontinental (IBCM), et a affirmé il y a quelques jours avoir lancé un nouveau missile « hypersonique ».

La même fuite en avant militaire existe de l’autre côté du 38e parallèle, où sont stationnés plus de 28 000 soldats états-uniens, et au Japon (55 000 GI), qui détricote de plus en plus sa Constitution pacifiste. Et les futures années ne paraissent pas propices à la paix régionale. Mike Waltz, nouveau conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, a garanti aux alliés australiens, japonais, sud-coréen et taïwanais que le soutien et les armes de Washington continueraient d’affluer.

La Chine en priorité

Quant à Pete Hegseth, choisi par Donald Trump pour diriger le Pentagone, il a affirmé que la Chine était la « principale menace étrangère » et défendue « la paix par la force », tout en ne sachant pas citer un seul pays de l’Asean, l’Association des États d’Asie du Sud-est, lors de son audition devant le Sénat.

« Vous n’êtes pas capable de gérer, l’a tancé la sénatrice démocrate de l’Illinois Tammy Duckworth, durant son audition. Je vous suggère de faire vos devoirs. » Ses craintes d’une implication aveugle dans l’Asie-Pacifique sont partagées par de nombreux dirigeants de la région.

Avant les gages de la nouvelle administration Trump, Tokyo et Séoul envisageaient même de se rapprocher malgré l’histoire sanglante des deux pays. À Pékin, l’obsession antichinoise de Washington inquiète également. Le président Xi Jinping a prévenu les cadres du Parti communiste chinois qu’il faudrait continuer d’ouvrir le marché et de veiller à attirer les investisseurs étrangers.

Enfin, la crainte du retour au pouvoir des républicains à la Maison blanche fait dire à la RPDC, encore traumatisée par les invasions japonaise et américaine, que « la possession d’une force de dissuasion de guerre plus écrasante (…) vise à contrer la menace militaire hostile provenant des États-Unis et de leurs États vassaux ».

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