En Syrie, l’avancée inexorable des djihadistes
L’avancée des groupes djihadistes syriens se poursuit ce samedi et semble inarrêtable. L’offensive lancée le 27 novembre par Hayat Tahrir al-Sham (HTS), émanation du Front al Nosra, longtemps branche syrienne d’al-Qaïda, avec ses alliés pro-turc de l’Armée nationale syrienne (ANS) qui leur a permis de prendre le contrôle d’Alep et de Hama, menace maintenant directement la capitale Damas et pourrait aboutir au renversement de Bachar-el Assad.
Le HTS aurait atteint la périphérie de la ville de Homs, à seulement 160 km de la capitale alors que des rumeurs font état de la prise d’une partie de la ville de Deraa dans le sud du pays, par différents groupes. Le soulèvement gagne également le pays Druze. Mais les informations sont contradictoires. Dans un communiqué publié ce samedi, l’armée syrienne a indiqué : « Nos forces opérant à Deraa et Soueida se repositionnent et établissent un périmètre de sécurité après que des éléments terroristes ont attaqué des points de contrôle isolés », précise-t-elle dans son bulletin, publié par un média d’État.
Damas et le nord ouest encore épargnés
Cette prise de parole de l’armée intervient après l’annonce vendredi soir de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui assurait que les factions locales avaient pris le contrôle de plus de 90 % de Deraa. Cette province a été l’une des premières à se soulever en 2011 contre le pouvoir central.
Ce dernier peut-il encore renverser la vapeur, arrêter des djihadistes rejoints par une grande partie de la population. Outre Damas, Bachar al Assad ne contrôle plus que la province de Homs, qui est menacée et une grande partie du littoral (nord-ouest), zone alaouite. Cette dernière abrite deux bases militaires russes : aérienne à Hmeimim et navale à Tartous, indispensable pour le ravitaillement des navires russes qui croisent en Méditerranée.
En 2015, l’intervention russe avait permis à Bachar el Assad de stopper une offensive d’envergure et de regagner une bonne partie des territoires perdus avec le soutien de l’Iran et du Hezbollah. Ce qui avait permis de déboucher diplomatiquement sur des négociations qui se sont tenues à Astana en 2017, au Kazakhstan. Officiellement, il s’agissait de trouver une solution politique à la crise en Syrie sous l’égide de la Turquie, l’Iran et la Russie. Cela avait abouti en 2020 au dernier cessez-le-feu dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie où s’étaient regroupées toutes les factions islamistes en déroute, y compris de nombreux militants de Daech, l’État islamique.
Un processus qui a été relancé ce samedi à Doha au Qatar avec une réunion des ministres des Affaires étrangères Turc, Iranien et Russe. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé cette semaine Bachar al Assad à « se réconcilier avec son peuple », a souhaité vendredi que « l’avancée des rebelles se poursuive sans incident », sans omettre de citer ouvertement leur objectif : Damas ».
Être le journal de la paix, notre défi quotidien
Depuis Jaurès, la défense de la paix est dans notre ADN.
- Qui informe encore aujourd’hui sur les actions des pacifistes pour le désarmement ?
- Combien de médias rappellent que les combats de décolonisation ont encore cours, et qu’ils doivent être soutenus ?
- Combien valorisent les solidarités internationales, et s’engagent sans ambiguïté aux côtés des exilés ?
Nos valeurs n’ont pas de frontières.
Aidez-nous à soutenir le droit à l’autodétermination et l’option de la paix.
Je veux en savoir plus !