En attendant la Switch 2, les ventes de Nintendo dévissent
Les ventes sont décevantes pour Nintendo. Le géant japonais du jeu vidéo a fortement abaissé ses prévisions pour son exercice décalé 2024-2025 ce mardi 4 février, accusant une forte chute de ses ventes de consoles dans l’attente de la commercialisation prochaine de sa Switch 2... censée justement relancer l'appétit des joueurs.
Pour l'exercice s'achevant fin mars, le groupe table désormais sur un bénéfice d'exploitation en chute de 47% sur un an, à 280 milliards de yens (1,75 milliard d'euros), un chiffre révisé en baisse de 22% par rapport à qui était escompté jusqu'alors. Nintendo s'attend par ailleurs à un bénéfice net annuel en recul de 45%, à 270 milliards de yens, et à une dégringolade de presque 30% de son chiffre d'affaires annuel à 1190 milliards de yens : des prévisions là aussi nettement réduites.
L’enjeu de la succession de la Switch
Ces performances en berne interviennent alors que le géant japonais s'apprête à commercialiser cette année la Switch 2, avidement attendue par les joueurs et censée stopper l'effritement de ses ventes. L'enjeu est massif pour Nintendo : la nouvelle machine doit prendre le relais de sa console vedette Switch. Sortie en mars 2017 et vendue depuis à plus de 146 millions d'exemplaires, cette machine hybride jouable aussi bien en déplacement que connectée à une télévision est devenue un immense succès.
Mais alors qu’en huit ans elle a dépassé largement en longévité les précédentes consoles de la marque, les ventes se sont essoufflées au fil des ans, la lassitude s'installant dans le public. De fait, les ventes de la Switch et de jeux au troisième trimestre (octobre-décembre) «ont été inférieures aux attentes», a expliqué Nintendo pour justifier la révision de ses objectifs. Sur l'ensemble de l'exercice, il s'attend ainsi à avoir écoulé 11 millions de consoles Switch, contre une prévision précédente de 12,5 millions d'unités anticipée précédemment.
Les ventes ont souffert notamment de la comparaison avec l'année précédente, marquée par les succès du jeu «Zelda: Tears of the Kingdom» et du film «Super Mario Bros». Conséquence : sur les neuf premiers mois, le bénéfice net de l'entreprise nippone a fondu de 42% à 237 milliards de yens, tandis que son chiffre d'affaires dégringolait de 31% à 956 milliards de yens. Nintendo n'est guère parvenu à freiner autant qu'il l'espérait l'inévitable baisse des ventes avec des sorties régulières de nouveaux titres de ses séries historiques, comme «The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom» et «Super Mario Party Jamboree» ces dernières semaines, ou «Mario & Luigi: L'Épopée fraternelle».
Produits dérivés
L’entreprise, dont les ventes de jeux et consoles ont représenté l'an dernier plus de 93% du chiffre d'affaires, poursuit une stratégie amorcée depuis plusieurs années afin de toucher un public plus large. Elle a ainsi multiplié les ouvertures de magasins vendant des produits dérivés à l'effigie de ses personnages, ouvert des zones et attractions sur l’univers de Mario et Donkey Kong dans les parcs Universal au Japon ou aux États-Unis, et ouvert en octobre dernier un musée à Kyoto pour retracer ses quelque 130 ans d'histoire.
Mais l'objectif reste avant tout de toucher une audience élargie pour vendre davantage de consoles et de jeux, cœur de son activité. Le groupe mise donc désormais son avenir sur le lancement de la Switch 2. Nintendo a déjà diffusé mi-janvier une courte vidéo pour en présenter les aspects extérieurs: très similaire à sa grande sœur, elle disposera d'un écran plus grand, d'un support amovible plus large et conservera ses manettes amovibles «joy-con». Ses fonctionnalités seront détaillées le 2 avril avant des démonstrations les jours suivants.