Réforme des retraites : la négociation proposée par François Bayrou "va dans la bonne direction", estime le député PS Jérôme Guedj, mais "il y a des incertitudes"
Le geste de François Bayrou "va dans la bonne direction, mais le diable se niche dans les détails", déclare mardi 14 janvier, dans franceinfo soir, Jérôme Guedj, porte-parole du PS, député de l’Essonne, après le discours de politique générale de François Bayrou. Le Premier ministre n'a pas annoncé la suspension de la réforme des retraites, mais des négociations entre les partenaires sociaux, pour trouver une alternative à la réforme des retraites d'Elisabeth Borne.
"Le fait de redonner la main aux partenaires sociaux, c'est corriger l'imperfection démocratique initiale. Cependant on ne peut pas se contenter d'une négociation, qui si elle est vouée à l'échec, se traduira par la pérennisation de la réforme d'Elisabeth Borne", met en garde Jérôme Guedj. Pour François Bayrou, s'il n'y a pas d'accord entre les partenaires sociaux pour financer la réforme, il faudra garder celle d'Elisabeth Borne.
Dans l'immédiat, le Premier ministre va demander à la Cour des comptes via "une mission flash de quelques semaines" de présenter "l'état actuel et précis du financement du système de retraites". En parallèle, "une délégation permanente sera créée", a indiqué François Bayrou, qui "réunira dès vendredi" cette instance. Il "proposera aux représentants de chaque organisation de travailler autour de la même table (…) pendant trois mois, à dater du rapport de la Cour des comptes".
Si effectivement on revient à la réforme d'Elisabeth Borne, "ça voudra dire que le gouvernement n'aura pas tout fait pour que cette négociation soit conclusive. C'est la raison pour laquelle le gouvernement à ce moment-là se heurterait à la sanction qui serait celle de la censure qu'on peut mettre sur la table", menace le député PS de l'Essonne.
"Il faut que le gouvernement soit aidant et qu'il s'engage, dans tous les cas de figure, même en cas d'échec de cette négociation, à ce que le texte vienne devant le Parlement qui pourrait avoir le dernier mot."
Jérôme Guedjsur franceinfo
"La réforme des retraites doit revenir devant le Parlement qui est souverain pour modifier et corriger les injustices sur l'âge légal, le financement alternatif, la pénibilité, les carrières hachées. II faut qu'on sorte de l'injustice de cette réforme."
Négocier avec le gouvernement, "ce n'est pas un chèque en blanc qui est signé", parce que "si au moment du budget le compte n'y est pas, si les avancées qu'on a souhaité obtenir n'y sont pas, notamment sur le jour de carence pour les fonctionnaires, la hausse du budget de l'Outre-mer, le fonds vert pour financer la transition écologique", la censure reste possible, car "il y a des incertitudes".