Handball: Montpellier face au mur allemand, en finale à quatre de la Ligue européenne
Sur la lancée de sa victoire en coupe de France dimanche dernier face au PSG, Montpellier handball espère mettre un deuxième trophée sous clé ce week-end : la Ligue européenne (C2). Mais trois clubs allemands auront le même objectif, à commencer par Kiel, adversaire des Héraultais en demi-finale, samedi 24 mai, à Hambourg (18h00).
"Handball" est un terme d'origine germanique et les clubs allemands l'ont rappelé avec vigueur cette saison en plaçant cinq de leurs représentants dans les "Finals 4" des deux plus prestigieuses coupes européennes: le Füchse Berlin et Magdebourg en Ligue des champions (C1); Kiel, Melsungen et Flensburg en Ligue européenne (C2). Seul club à ne pas évoluer en Bundesliga présent ce week-end à Hambourg, loin d'être un terrain neutre, Montpellier ne partira pas avec les faveurs des pronostics. Mais dans ce format de compétitions, les surprises sont légion.
La Bundesliga, un monde à part
Championnat considéré comme le plus fort et le plus puissant au monde, la Bundesliga a fait main basse sur la Ligue européenne de handball. Sur les dix dernières éditions, à huit reprises, un club allemand s'est imposé. Montpellier est bien placé pour le savoir. Déjà présent il y a deux ans dans le dernier carré à Flensburg, le club héraultais avait vu ses illusions de succès dans l'épreuve s'envoler dès sa demi-finale face au Füchse Berlin, futur lauréat. "Je crois que depuis mes débuts en professionnel il y a dix-sept ans, je n'ai jamais réussi à remporter un match contre un club de Bundesliga ici en Allemagne. Et, si on veut gagner cette Ligue européenne, il va falloir le faire deux fois en deux jours. C'est dire l'ampleur de la tâche qui nous attend", lâche, un brin fataliste, Valentin Porte, emblématique capitaine de la formation héraultaise.
Pour autant, Montpellier ne se rend pas résigné à Hambourg, bien au contraire. Le club le plus titré du handball français (14 championnats de France, deux éditions de Ligue des champions, 14 Coupes de France...) a même bien l'intention de ramener dans sa vitrine le seul trophée qui manque à son impressionnante collection. Loin de partir favoris, les Héraultais ne sont jamais aussi forts que lorsqu'on ne les attend pas. C'est d'ailleurs dans cette position d'outsiders qu'ils ont décroché leur deuxième ligue des champions en 2018 à Cologne (la première datant de 2003). La Coupe de France arrachée au PSG le week-end dernier après sept années de disette les a débarrassés "d'un gros poids", dixit Valentin Porte. Et l'actuel troisième du championnat de France sera extrêmement revanchard samedi en demi-finale face à Kiel, qui l'a privé du Final four de la ligue des champions il y a un an, après une remontada de légende.
Une défaite traumatisante
"C'est le genre de match qui vous donne mal à la tête pendant des semaines" lâche Karl Konan, défenseur de cette équipe héraultaise, victime d'une grosse entorse à la cheville gauche face au PSG dimanche dernier et incertain pour ce Final 4, même s'il a accompagné le reste de l'équipe à Hambourg. Victorieux de neuf buts l'an passé lors du quart de finale aller (39-30) dans un FDI Stadium en liesse, Montpellier s'était incliné de dix buts au retour une semaine plus tard à Kiel (31-21)... "Un cauchemar", concède, à son tour, Valentin Porte. "Dès le début du match retour, le THW Kiel a joué très dur sans être sanctionné par les arbitres comme il aurait dû l'être. Certains, chez nous, notamment parmi les plus jeunes, ont été impressionnés et on a pris très vite un éclat. Et en deuxième mi-temps, alors qu'on avait un ballon de contre à -5 au tableau d'affichage, les arbitres ont sifflé une faute en notre défaveur. Suite à ça, les joueurs de Kiel et le public ont repris confiance et, après, tout s'est enchaîné et on s'est écroulé..."
Mais, un an plus tard, les Héraultais sont bien décidés et semblent en mesure de faire oublier cette défaite traumatisante. "On a gagné en expérience, on sait mieux gérer les money times. On l'a prouvé tout au long de la saison et en finale de la coupe de France face à Paris. Et puis, on a vu que Limoges en quart de finale de cette Ligue européenne a réussi à faire douter Kiel", analyse Karl Konan, qui espère prendre part à une éventuelle finale dimanche (18h00) contre le vainqueur de l'autre demie entre Melsungen et Flensburg, malgré sa cheville récalcitrante. À Hambourg, les Montpelliérains pourront compter sur le soutien d'environ soixante-dix supporters, les fidèles "Blue Fox", partis en bus du chef-lieu de l'Hérault vendredi midi. C'est peu par rapport aux hordes de fans attendues en provenance de Kiel et de Flensburg, distants de respectivement 100 et 160 km. Mais, dans son histoire, Montpellier handball en a vu d'autres.