Seule candidate en lice, Amélie Oudéa-Castéra devient la première ancienne ministre élue présidente du Comité olympique et sportif français

Sans surprise, Amélie Oudéa-Castéra a été élue, jeudi 19 juin, présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). L'ancienne ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, de 2022 à 2024, succède donc à David Lappartient, et devient la première ex-ministre à ce poste, habituellement occupé par des présidents de fédérations sportives. A 47 ans, elle se retrouve ainsi à la tête de la plus importante instance sportive du pays. Elle devient également la deuxième présidente du mouvement, après Brigitte Henriques, élue en 2021 mais qui avait démissionné en mai 2023.

Son seul opposant, Didier Séminet, président de la fédération française de baseball et de softball, avait retiré sa candidature le 7 juin dernier, "face à l’iniquité manifeste qui entoure les deux candidatures". Le président d'honneur du CNOSF, Denis Masséglia, s'était lui-même dit "surpris" de voir Amélie Oudéa-Castéra "solliciter les voix des Fédérations avec lesquelles elle a eu des relations de demandeur à décideur durant son mandat de ministre des Sports, et qui plus est des Jeux Olympiques et Paralympiques". "La question des éventuels conflits d'intérêts, évidente pour certains, inutile pour d'autres, demeure donc sans réponse officielle", écrivait-il dans une lettre adressée aux membres de l'Assemblée générale de l'instance.

Le tennis comme fil conducteur

Ancienne joueuse de tennis, qui a atteint le 251e rang mondial, elle avait gagné l'Orange Bowl en minimes (qui rassemble les meilleurs mondiaux des moins de 14 ans) et atteint les demi-finales des tournois juniors de l'US Open, Wimbledon et Roland-Garros, elle a ensuite arrêté rapidement sa carrière pour s'orienter vers des études poussées.

Sciences Po, ENA où elle côtoie Emmanuel Macron dans la promotion Léopold Sédar Senghor, elle commence sa carrière professionnelle à la Cour des Comptes en 2004. Elle navigue ensuite entre les secteurs public et privé, avant de devenir directrice générale de la Fédération française de tennis (FFT) lors de l'arrivée au pouvoir de l'actuel président Gilles Moretton en 2021.

En mai 2022, elle est nommée ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, avant d'ajouter, pendant moins d'un mois en janvier 2024, le portefeuille du ministère de l'Education nationale. Des polémiques lui coûtent ce ministère lors d'un remaniement en février. Elle restera néanmoins la ministre des Sports qui était aux manettes lors des Jeux de Paris, avant de quitter ses fonctions en septembre 2024.