Le prix Méditerranée a été attribué à Pierre Adrian pour son récit Hotel Roma, publié chez Gallimard. Il succède au palmarès à Colette Fellous (Quelques fleurs) et rejoint ainsi les auteurs couronnés tels que Jérôme Ferrari, Metin Arditi, Valérie Zenatti, Amin Maalouf, François Sureau, ou Boualem Sansal, récompensé en 2021 pour Abrahamou la cinquième Alliance.
Pierre Adrian, âgé de 34 ans, a réagi à l’annonce du prix depuis Rome, où il vit désormais : «Je suis heureux et honoré que mon livre soit primé par le prix qui porte le nom de la mer auprès de laquelle j’ai décidé de vivre il y a quelques années de cela, un territoire qui a inspiré certains de mes textes. Recevoir un prix, c’est en quelque sorte intégrer la famille des écrivains qui l’ont reçu. Or c’est un honneur de me convier auprès des auteurs pour lesquels j’ai de l’estime, français ou étrangers. Je pense à Claudio Magris, Paolo Rumiz, Philippe Le Guillou ou Jean Daniel.»
Un récit personnel et intimiste
Récit personnel et intimiste sous forme de quête, Hotel Roma, cinquième ouvrage de Pierre Adrian, nous emmène sur les traces du romancier et poète Cesare Pavese, auteur du Bel Été, qui avait mis fin à ses jours dans une chambre d’hôtel à Turin, en 1950. L’ouvrage avait été salué dans Le Figaro littéraire à sa parution, sous la plume de Bruno Corty qui écrivait : «Ni biographie, ni essai, le récit d’Adrian est un voyage personnel lumineux dans le Piémont et dans la ville de Turin qu’il donne envie de visiter. L’auteur tisse des fils à partir de quelques dates, convoque l’œuvre et notamment le chef-d'œuvre de Pavese, son journal, Le Métier de vivre, évoque la catastrophe aérienne de 1949 qui vit périr la grande équipe de foot du Torino, cite le cycliste Marco Pantani, s’arrête dans des cafés, des librairies, des lieux où Pavese serait passé et où il ne reste pas grand-chose. »
Pierre Adrian s’était fait remarquer il y a tout juste dix ans, avec la publication de La Piste Pasolini, prix des Deux Magots, suivi de Des âmes simples, récompensé en 2017 par le prix Roger-Nimier.
Parallèlement, le prix Méditerranée Étranger a été attribué au romancier grec Dimitris Sotakis, pour Demi-cur (éditions Intervalles), qui succède à Paolo Rumiz. Dans la catégorie Essai, c’est la Libanaise Carmen Boustani qui a été récompensée pour May Ziadé, la passion d’écrire (éditions Des femmes). Enfin, Clara Breteau a reçu le prix du Premier roman pour son superbe et délicat récit, L’Avenue de verre (Le Seuil).
Parmi les membres du jury, qui s’étaient réunis à Perpignan, on retiendra les noms de Bernard Thomasson, Alexandre Najjar, Alain Vircondelet, Romain Puértolas, Philippe Vilain, maître Maurice Halimi, Françoise Claverie, notre collaborateur Thierry Clermont, et d’André Bonet, créateur du prix, il y a 41 ans. La remise des prix aura lieu le samedi 18 octobre, à Perpignan.