Entre réel et fiction, un écrivain a-t-il tous les droits ?
Dans l’affaire tentaculaire qui accable le Goncourt 2024, Kamel Daoud a répondu à ses détracteurs. Sur fond de chasse aux esprits libres et de campagne diffamatoire alimentée par ses prises de position sur le régime algérien, l’écrivain est entre autres accusé d’avoir volé, avec Houris (Gallimard), l’histoire d’une survivante d’un massacre de la « décennie noire » qui se serait confiée à son épouse psychiatre. Dans un texte au Point, Kamel Daoud, devenu l’objet de poursuites judiciaires en Algérie, s’est défendu : « Cette jeune femme malheureuse clame que c’est son histoire. Si je peux comprendre sa tragédie, ma réponse est claire : c’est complètement faux. À part la blessure apparente, il n’y a aucun point commun entre la tragédie insoutenable de cette femme et le personnage Aube. » Ajoutant : « Houris est une fiction, pas une biographie. C’est l’histoire tragique d’un peuple. » Un argument de poids puisqu’il est ici question de roman.