«Je sais ce que je fais» : Trump se défend sur les droits de douane et assure que des pays «lèchent le cul» des États-Unis

«Je sais ce que je fais» : Trump se défend sur les droits de douane et assure que des pays «lèchent le cul» des États-Unis

Le président américain Donald Trump, ici le mardi 8 avril à Washington Nathan Howard / REUTERS

Devant des Républicains ce mardi, le locataire de la Maison-Blanche a défendu la politique commerciale agressive qu’il conduit depuis plusieurs semaines à la tête des États-Unis.

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Le président des États-Unis Donald Trump impose depuis mercredi matin à des dizaines de partenaires commerciaux une nouvelle salve de droits de douane à l'importation, dont un taux monumental de plus de 100% à la Chine, provoquant une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales.

Cette surtaxe supplémentaire -- par exemple de 20% pour l'Union européenne -- a fait replonger les Bourses en Asie. Pour la Chine, la Maison Blanche a rendu public un décret présidentiel «amendé» faisant grimper de «34%» à «84%» la taxation qui sera perçue par Washington sur les importations en provenance de Pékin. Si on y ajoute les 20% déjà en vigueur, cela porte à 104% le taux imposé à la Chine depuis 6h00, heure de Paris. Un niveau totalement prohibitif.

«La Chine n'acceptera jamais cela», avait menacé mardi un porte-parole du ministère du Commerce, après que la deuxième puissance mondiale eut répliqué par une hausse de 34 points de ses droits de douane sur les produits importés des États-Unis à compter de jeudi.

Les marchés affolés par la guerre commerciale

Malgré un léger rebond mardi soir, les marchés boursiers sur toute la planète sont affolés par la guerre commerciale mondiale que Donald Trump a déclenchée.

Dans la nuit, l'indice vedette Nikkei à Tokyo s'est enfoncé de 2,62%, après avoir lâché jusqu'à 3,5%. À Séoul, l'indice Kospi a reculé de 0,6%. La Bourse de Sydney a baissé de 0,84%, celle de Taipei de 2%. Les places chinoises souffrent également -2% à Hong Kong, -0,86% à Shanghai et -1% à Shenzhen.

Le pétrole a accéléré son plongeon (au plus bas depuis quatre ans autour de 60 dollars le baril) et le won sud-coréen a glissé jusqu'à un niveau jamais atteint depuis 2009.

À l'échelle mondiale, une première salve de droits de douane de +10% était entrée en vigueur samedi sur l'ensemble des importations des États-Unis. À l’exception des 104% contre la Chine, la nouvelle surtaxe américaine depuis ce mercredi frappe quelque 60 partenaires commerciaux avec un taux allant de 11% à 50%, comme l'UE à 20% ou le Vietnam à 46%.

La réponse de l’UE attendue

Face à la panique boursière, Donald Trump se veut rassurant. Il a promis mardi soir «des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture», d'abord avec les alliés militaires de l'Amérique, Japon et Corée du Sud en tête.

Lors d'un dîner avec des caciques du Parti républicain, le milliardaire conservateur qui bouleverse l'ordre économique libéral mondial s'est félicité que des dizaines d'États - y compris Pékin d'après lui - «fassent tout» pour trouver un accord Washington.

«Ces pays nous appellent pour nous lécher le cul», a-t-il plastronné. «Je sais ce que je fais, bon sang», a-t-il martelé. Pour l'UE, première partenaire commerciale des États-Unis, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a exhorté à «éviter l'escalade», lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang.

Tout en plaidant pour «une résolution négociée». L'UE devrait présenter sa réponse «en début de semaine prochaine», selon un porte-parole. Mais selon une liste consultée par l'AFP, le bourbon ne sera pas concerné par la surtaxe de 25% que Bruxelles propose d'imposer sur des produits américains.

Pour le président français Emmanuel Macron, «l'objectif est d'arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision».