Donald Trump n’a jamais été aussi proche de réussir son pari d’obtenir un cessez-le-feu à Gaza. Le président américain a salué l’annonce par le Hamas de l’acceptation des premiers points de son plan de paix. «D’après la déclaration que vient de publier le Hamas, je pense qu’ils sont prêts pour une paix durable», a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. «Israël doit immédiatement cesser les bombardements sur Gaza afin que nous puissions libérer les otages rapidement et en toute sécurité ! Pour l’instant, cela est beaucoup trop dangereux. Nous sommes déjà en train de discuter des détails à régler. Il ne s’agit pas seulement de Gaza, mais de la paix tant attendue au Moyen-Orient.»
Puis, dans une vidéo tournée un peu plus tard, Donald Trump a remercié les pays qui l’ont aidé à négocier au cours des derniers jours, en commençant par le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite. «C’est un jour spécial, peut-être sans précédent», a-t-il ajouté. «Tout le monde était uni dans la volonté que cette guerre s’achève et de voir la paix au Moyen-Orient, et nous sommes près d’y parvenir. Merci à tous et tout le monde sera traité avec équité.»
Passer la publicitéLettre du Hamas
Donald Trump a aussi publié la lettre de réponse du Hamas envoyée un peu plus tôt vendredi. Cette déclaration acceptait les premières propositions du plan de paix du président américain, et notamment celle «de libérer tous les prisonniers israéliens, vivants ou morts, selon la formule d’échange contenue dans la proposition de Trump». Tout en stipulant que cette libération interviendra «dès que les conditions sur le terrain pour l’échange seront réunies», sans préciser lesquelles.
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La déclaration ne fait pas référence aux conditions suivantes du plan de paix, qui imposent au Hamas de déposer les armes, ni s’il accepte l’offre d’amnistie pour ses membres qui s’engagent à cesser le combat. Elle indique également que le Hamas accepte de confier l’administration de la bande de Gaza à «un organe palestinien composé de technocrates indépendants», mais sans s’engager formellement à abandonner le pouvoir. Il ajoute que des discussions supplémentaires sont nécessaires pour déterminer comment Gaza sera gouvernée à l’avenir et quel sera son rôle dans le cadre d’un «mouvement palestinien unifié, dont le Hamas serait membre et auquel il contribuerait de manière responsable», ce qui va à l’encontre du plan, qui ne prévoit aucun rôle pour le Hamas.
Mais Trump, qui avait publié plus tôt vendredi un ultimatum mettant en demeure le Hamas d’accepter ses conditions avant dimanche, a choisi de saisir cette réponse pour passer à l’application de son plan. Le bureau du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a publié dans la nuit un communiqué indiquant qu’Israël «se prépare à mettre immédiatement en œuvre la première phase du plan du président Trump visant à libérer sans délai tous les otages».
L’attaque d’Israël au Qatar, la pilule qui n’est pas passée
Selon les médias américains, l’attaque israélienne du 9 septembre dernier contre les représentants du Hamas au Qatar a suscité la colère de l’administration américaine, conduisant Trump à faire pression sur Netanyahou pour qu’il accepte un accord de paix. D’intenses négociations, auxquelles participait son gendre Jared Kushner, ont permis d’aboutir aux vingt propositions annoncées par Trump lors de la visite de Netanyahou.
Le plan prévoit qu’Israël libère en contrepartie des otages plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. Cet échange est la partie la plus délicate du plan. Le Hamas a déjà fait savoir qu’il serait matériellement difficile de libérer tous les otages morts et vivants dans les 72 heures, car il pourrait falloir des jours, voire des semaines, pour localiser les dépouilles de certains d’entre eux.
Passer la publicitéMais, près de deux ans après l’attaque surprise du Hamas contre Israël et les massacres de civils israéliens le 7 octobre 2023, qui avait fait 1200 morts et vu la capture de 251 otages, et la guerre menée par Israël contre le mouvement palestinien qui a dévasté Gaza et fait selon les estimations plus de 66.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, la perspective d’un cessez-le-feu apparaît cette fois possible. Si son plan réussit, Trump pourra ajouter à son palmarès diplomatique un succès supplémentaire.