Ligue 1 : leader paradoxal, Monaco en quête d’équilibre à Lorient

Défense en souffrance

Monaco a recruté deux internationaux d’expérience, le gardien finlandais Lukas Hradecky et le défenseur anglais Eric Dier, pour stabiliser une ligne arrière en manque de maturité. Mais le premier s’est blessé et le second s’est noyé à Bruges en Ligue des champions. Autant dire que leur crédit s’est amenuisé en quelques semaines et que le chantier demeure intact. Hütter en est conscient. «Donner une deuxième facette à l’équipe fait partie de ma réflexion, explique-t-il. On se sent à l’aise en 4-2-2-2. Mais on éprouve des difficultés dans les transitions adverses. On a concédé trop de buts.»

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«C’est paradoxal, ajoute-t-il, avant d’affronter Lorient ce samedi, lors de la sixième journée de Ligue 1. D’un côté on n’est pas content de notre jeu, d’un autre, on est en tête et on marque beaucoup. Mais sept encaissés, c’est trop! C’est l’axe de travail pour nous améliorer.» En défense centrale, Christian Mawissa commet trop d’erreurs, rattrapables en L1 mais rédhibitoires en C1. Les latéraux Vanderson et Caio Henrique marquent le pas. Heureusement, les anciens Thilo Kehrer et Krépin Diatta, revenu en grâce après avoir été écartés car sur le départ, montrent une vraie solidité. «Krepin a toujours été respectueux, nous avons une très bonne relation», salue le technicien, le qualifiant de «joueur spécial» et «remarquable» quand il est entré en jeu contre Metz.

Milieu dépeuplé

Semaine après semaine, la désertification s’amplifie. Après le départ non attendu mais validé de Soungoutou Magassa à West Ham pour 17 millions d’euros, les blessures d’Aleksandr Golovin et Denis Zakaria, absents encore de longues semaines, c’est au tour du jeune Aladji Bamba, qui découvre l’intensité du haut niveau, d’être forfait trois semaines, pour une élongation. Comme le retour de Paul Pogba n’est pas programmé avant la mi-octobre et qu’il faudra à la star plusieurs semaines pour retrouver le rythme perdu depuis le 3 septembre 2023, Hütter est dans l’urgence.

D’ailleurs, la direction étudie le marché pour recruter un éventuel joker en L1 ou un joueur libre. Mais pour Hütter, il faudrait alors «qu’il ait un impact très important, sinon ça n’a pas de sens». Pour l’entraîneur, le jeune Pape Cabral, membre de l’équipe élite qui avait déjà intégré le groupe pro à la fin de la préparation, est amené à dépanner. En attendant, l’Autrichien bricole. Le Néerlandais Jordan Teze, formé au poste de N.6, a été choisi pour combler les manques, même si Dier, également ancien milieu défensif peut aussi s’y coller. «Jordan est un joueur intelligent, indique Hütter. À l’entraînement, il a immédiatement intégré la mesure du poste. Contre Metz, il a aussi montré sa force dans les duels.»

Attaque surdimensionnée

Actuellement, le duo Balogun-Biereth débute souvent, avec Takumi Minamino et Maghnes Akliouche en soutien. Mais la multiplication des matches et la concurrence incitent Hütter à impliquer un maximum d’éléments de l’escouade offensive la plus efficace de L1 (13 buts), dont il vante «la forme physique», «la confiance» et la capacité à ne «jamais abandonner». «On a beaucoup de possibilités, ça me convient, dit-il. Prendre des décisions n’est pas toujours facile. Mais à la fin, on veut gagner. Je ne dis pas que celui qui joue n’a pas d’importance. Mais, on a vu George Ilenikhena entrer et marquer à Auxerre, contre Metz, Ansu Fati marquer trois fois. Il y a Paris (Brunner) ou Stanis (Idumbo). Devant, il n’y a pas de numéro un, deux, trois. Je veux des joueurs toujours prêts.»

Au-delà de ce choix du roi, Hütter juge également la capacité à suivre ses principes, qu’il trouve parfois oubliés. «D’accord, on doit faire mieux avec le ballon, acquiesce-t-il. Mais surtout, on ne peut pas perdre notre identité: gagner le ballon haut, effectuer des transitions rapides après ce gain. On doit revenir à notre style. C’est pour moi, le plus important.»

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