Spielberg et Lucas rendent hommage à Coppola et au « plus grand film américain jamais réalisé »
Hollywood s’est incliné avec respect pour honorer le travail et l’impact de Francis Ford Coppola dans l’industrie cinématographique. Le réalisateur américain, à qui l’on doit notamment les chefs-d’œuvre du Parrain et d’Apocalypse Now, a été récompensé samedi 24 avril d’un AFI Life Achievement Award, soit la plus haute distinction décernée par l’American Film Institute. Ce trophée permet de célébrer un artiste pour sa contribution à l’enrichissement de la culture américaine à travers le cinéma et la télévision. Son prix lui a été remis sur la scène du Dolby Theatre à Los Angeles par deux autres légendes du septième art : Steven Spielberg et George Lucas.
Ces derniers lui ont rendu un vibrant hommage, comme le rapportent les médias anglo-saxons présents sur place, dont Variety . Le réalisateur des Dents de la mer a salué le « courage » de Francis Ford Coppola, en se rappelant sa rencontre avec le cinéaste en 1967. « D’un côté, tu es un guerrier pour les artistes indépendants, tu as toujours défendu leur cause. Mais tu es aussi — et surtout — un esprit libre, toujours ouvert aux idées, aux opinions, à l’inspiration. » Steven Spielberg se rappelle notamment avoir assisté à la projection d’une première version d’Apocalypse Now, d’une durée de cinq heures... Et d’avoir été agréablement surpris par la réaction du cinéaste à la fin du film : « Tu nous as demandé ce que nous avions vu, ce que nous avions ressenti. Tu nous as invités à tout te dire, à te guider là où nous étions perdus et là où nous avions trouvé quelque chose. Et moi, j’étais en admiration : j’ai compris que ton pouvoir, c’était cette capacité à rester ouvert. »
Steven Spielberg a aussi couvert d’éloges Le Parrain (1972) qui retrace l’histoire des Corleone, une famille de mafiosi. « Pour moi, Le Parrain est le plus grand film américain jamais réalisé » a-t-il salué. « Beaucoup d’artistes reçoivent des applaudissements pour leurs œuvres — sur papier, sur toile, à l’écran — mais les applaudissements pour toi, Francis, viennent d’un autre endroit. Quand on est jeune, on veut rendre fiers nos parents. Puis nos amis. Puis nos collègues. Enfin, nos pairs. Mais toi, Francis... Tu n’as pas d’égal (...) Tu as redéfini le canon du cinéma américain. »
Véritable succès critique et commercial (Le Parrain est le film le plus rentable de 1972), le long-métrage de 3h30 est classé à la deuxième place des meilleurs films du cinéma nord-américain par l’American Film Institute. Il est également conservé, sous l’ordre de la National Film Registry, à la Bibliothèque du Congrès pour son impact « culturel, historique et esthétique important ».
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Hollywood honore le cinéaste
De son côté, George Lucas considère Francis Ford Coppola comme son « héros ». « À 22 ans, il m’a appris à ne pas avoir peur de sauter des falaises. Et j’ai vécu avec ça toute ma vie, même si je n’atteins pas le même niveau que lui .» Très ému, le réalisateur est venu rejoindre les deux cinéastes sur scène, pour saluer sa famille de cœur du cinéma. « Maintenant, je comprends. Ce lieu qui m’a vu naître, ce que j’appelle chez moi, n’est pas vraiment un endroit. Ce sont vous, amis, collègues, professeurs, compagnons de jeu, famille, voisins... Tous ces visages magnifiques qui m’accueillent à nouveau. Parce que je suis, et je resterai toujours, l’un des vôtres. »
Robert de Niro, Al Pacino, Adam Driver, Harrison Ford, Morgan Freeman, Dustin Hoffman ou encore Spike Lee ont également tenu à rendre hommage au réalisateur lors de la soirée.