Assemblée nationale: de la majorité relative à la minorité absolue?
Le scénario catastrophe a fini par se produire. Un an et demi après les élections législatives de 2022, le gouvernement et sa majorité relative ont été lourdement mis en échec sur le projet de loi immigration, avec l’adoption, il y a une grosse semaine, d’une motion de rejet préalable au texte. Un fait rarissime au Parlement, qui n’était pas survenu depuis 2008 à la Chambre basse. Mais cet accident législatif ne doit rien au hasard: il était même attendu depuis une quinzaine de mois, au vu du grand morcellement des forces politiques au Palais Bourbon.
Jusqu’ici, ce crash avait pourtant été miraculeusement évité. Le couperet était passé tout près, en mars dernier, lorsque la motion de censure transpartisane contre la réforme des retraites avait fait trembler l’exécutif, échouant à renverser le gouvernement à neuf petites voix près. Sauvée par Les Républicains, majoritairement favorables au texte d’Olivier Dussopt, la première ministre Élisabeth Borne n’avait cependant pas pu échapper au 49.3