Seconde guerre mondiale : la juste nationalisation de Renault

L’ordonnance du 16 janvier 1945 de confiscation des usines Renault a constitué une entorse à la politique du général de Gaulle de strict maintien du statu quo général et de non-épuration, économique et politique, incompatible avec le programme rénovateur du Conseil national de la Résistance (CNR), très inspiré par le PCF. Elle a été vilipendée quand les sept petits-enfants de Louis Renault, qui poursuivaient depuis les années 1990 une campagne de réhabilitation entamée en 1944 par leurs parents (héritiers de tous les biens personnels du défunt), ont, en 2011-2012, assigné l’État français pour cette « voie de fait ».

Victime d’une « légende noire », leur grand-père n’aurait pas « collaboré » avec l’occupant allemand, et notamment pas « fabriqué (les) chars » du front de l’Est. Les FFI qui l’avaient arrêté en septembre 1944 l’auraient « tabassé » jusqu’à la mort (octobre 1944). Il aurait été spolié par l’alliance contre-nature de De Gaulle et du PCF.

Les plaignants ont joui du soutien constant des médias, publics et privés, et d’historiens économiques renommés, invités pour déclarer qu’on savait peu de choses, « les archives allemandes (n’étant) pas ouvertes », ou que Louis Renault avait fait comme les autres, ou qu’il était depuis 1943, sinon 1940, gâteux puis aphasique. Ils n’ont pu récupérer les actifs mis à jour de la société anonyme des usines Renault (SAUR), mais les Français ont été privés d’information sur ce dossier, à la fois banal et exceptionnel. Mais, combien de milliards d’euros ?

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