Formule 1 : les six grands prix à ne manquer sous aucun prétexte cette saison

Au Figaro, nous n’avons pas encore de boule de cristal ni de superpouvoir de devin malheureusement. Mais dans un calendrier de vingt-quatre dates cette saison, on peut aisément isoler six rendez-vous à ne surtout pas rater. Six courses au charme incomparable qui devraient marquer le championnat d’une manière ou d’une autre. Si ce n’est pas sur la piste, ce sera en dehors.

Grand Prix d’Australie (16 mars) : pour l’attrait de la nouveauté

À tout seigneur, tout honneur, le premier grand prix de la saison est toujours un moment à ne pas rater, ne serait-ce que parce qu’il donne les premières tendances de la saison. Sans pour autant en donner le dénouement puisque depuis 2010, seuls trois vainqueurs à Melbourne ont ensuite décroché le titre mondial : Sebastian Vettel en 2011, Lewis Hamilton en 2015 et Max Verstappen en 2023. D’ailleurs, il est à noter que l’épreuve australienne – qui se déroule sur un tracé semi-urbain puisqu’il emprunte sur certaines portions des voies de circulation quotidiennes - ne réussit pas plus que cela au Néerlandais, qui ne s’y est imposé qu’à une seule reprise. Rendu souvent spectaculaire par de nombreux accrochages – liés au fait que chaque pilote veut marquer son territoire d’emblée et que la hiérarchie n’est pas encore fixée –, le Grand Prix d’Australie se mérite néanmoins pour tout spectateur français car le départ est donné à 5h.

Le Grand Prix d’Australie, premier verdict des forces en présence ERIC ALONSO / DPPI via AFP

Le Grand Prix de Monaco (25 mai) : parce que le décor est unique

Le circuit de la Principauté cultive un drôle de paradoxe. C’est le circuit le plus lent de la saison avec un tracé où il est quasiment impossible de doubler. Pas vraiment excitant au premier abord. Avouons-le, ce grand prix a tendance à nous faire somnoler parfois. Et pourtant, la magie du glamour et des paillettes opère tous les ans avec ce décor unique dans les rues sinueuses de la Principauté et devant les yachts des grandes fortunes. Les stars venues pour le festival de Cannes défilent dans le paddock sous les flashes des photographes. On espère même apercevoir Brad Pitt cette année puisqu’il se dit que son film «F1» pourrait être présenté sur la Croisette (le festival se déroule du 13 au 24 mai). L’édition 2025 devrait aussi être plus palpitante que ces dernières années : le règlement va contraindre chaque pilote d’effectuer au moins deux arrêts. Une première. Ceux-ci profitaient souvent du drapeau rouge pour passer par les stands tous au même moment sans perdre de temps, enlevant tout suspense dans les stratégies.

Le tracé urbain de Monaco, unique au monde. STEFANOS KYRIAZIS / NurPhoto via AFP

Grand Prix de Grande-Bretagne (6 juillet) : parce que Silverstone est la maison de la Formule 1

C’est l’un des jardins de Lewis Hamilton qui s’est imposé l’an passé pour la neuvième fois de sa carrière. Silverstone, c’est aussi l’âme de la Formule 1, un circuit autour duquel la majorité des écuries ont leur camp de base. Un tracé rapide (malheureusement modifié en 2011) dessiné sur un ancien aérodrome militaire qui s’avale à 245 km/h de moyenne en qualifications devant un public de connaisseurs qui vibre pour ses pilotes. Lewis Hamilton avec Ferrari, évidemment, mais aussi Lando Norris (McLaren), favori pour la couronne mondiale, George Russell (Mercedes) et le petit nouveau, Oliver Bearman (Haas). Tous les as du volant l’avouent, certaines courbes rapides (Copse) et enchaînements de virages pris à fond (Maggots-Becketts-Chapel) procurent des frissons mémorables. Et en plus, il pleut assez régulièrement. Que demander de plus ?

Silverstone, un des temples de la Formule 1. XAVI BONILLA / DPPI via AFP

Grand Prix de Belgique (27 juillet) : parce que tout peut arriver sur la piste et dans le ciel

Trois semaines après Silverstone, les équipes mettront le cap sur la Belgique et l’un des circuits préférés des pilotes. Parce qu’il est vallonné, parce que le Raidillon de l’Eau Rouge et sa compression vers le bas qui écrase les pilotes à 300 km/h sont uniques au monde quelques instants après le passage de l’Épingle de la source, offrant à chaque édition un départ d’épreuve sensationnel. Le toboggan des Ardennes est un circuit extrêmement exigeant où tout peut se passer dans une zone très incertaine sur le plan météo. La pluie vient régulièrement chambouler les plans des pilotes, offrant des rocambolesques retournements de situation. En 2021, l’épreuve n’avait duré que trois tours sur les 44 au programme en raison de pluies diluviennes ! Cette année, le grand prix est programmé en plein été. Rassurez-vous, les nuages peuvent aussi venir jouer des vilains tours aux pilotes en plein été.

Le Raidillon de l’Eau Rouge, passage mythique du Championnat du monde de Formule 1 JAKUB PORZYCKI / NurPhoto via AFP

Grand Prix du Brésil (9 novembre) : parce que tout y est possible

Le circuit d’Interlagos, à São Paulo, a permis d’écrire certaines des plus belles pages de la légende de la Formule 1. Au calendrier du Championnat du monde depuis 1973, l’étape brésilienne a souvent offert des scenarii de course ahurissants. En particulier en 2008, lorsque Lewis Hamilton conquit son premier titre mondial dans le dernier tour en doublant un Timo Glock aux abois pour décrocher une 5e place, au nez et à la barbe d’un Felipe Massa qui pensait avoir fait le plus dur en s’imposant sous le drapeau à damier et des trombes d’eau. Des conditions atmosphériques qui expliquent, souvent, pourquoi tout est possible sur le tracé sud-américain. La dernière édition, en 2024, n’a pas dérogé à la règle avec un Max Verstappen vainqueur après s’être élancé de la… 17e place sur la grille, le Néerlandais devançant les deux Alpine d’Esteban Ocon et Pierre Gasly qui ont sauvé leur saison pour l’occasion. Et il y aurait encore beaucoup d’autres éditions mémorables à rappeler pour démontrer qu’à São Paulo, il se passe toujours quelque chose et personne ne s’ennuie jamais.

Le tracé d’Interlagos, un classique du calendrier. ALESSIO MORGESE / NurPhoto via AFP

Grand Prix d’Italie (7 septembre) : parce que la vitesse y est reine

Le temple de la vitesse, tout simplement, et au pays de la Scuderia Ferrari. L’essence même de la Formule 1. C’est le tracé où les monoplaces ont le moins d’appuis aérodynamiques pour affoler les compteurs de vitesse. Les courses ne sont pas toujours palpitantes mais la folie des tifosi rend le rendez-vous incontournable. Alors, imaginez cette année la ferveur autour de Lewis Hamilton et de Charles Leclerc... Le Monégasque s’est d’ailleurs imposé ici l’an passé avec une stratégie audacieuse. Hamilton, lui, n’y a pas que des bons souvenirs même s’il a triomphé à Monza à cinq reprises.

Monza, la folie au pays des tifosi et de la Scuderia Ferrari. ALESSIO MORGESE / NurPhoto via AFP