Macron, Merz et Tusk en déplacement en Moldavie en soutien face à Moscou

Le président français Emmanuel Macron se rendra en Moldavie le mercredi 27 août, en compagnie du chancelier allemand Friedrich Merz et du président du Conseil des ministres polonais Donald Tusk, pour soutenir le pays face aux «ingérences russes». Philippe Magoni / REUTERS

Les trois dirigeants européens souhaitent exprimer leur soutien à la Moldavie, qui fête les 34 ans de son indépendance et qui soutient l’Ukraine dans la guerre qui l’oppose à la Russie.

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Un déplacement à trois pour une démonstration de force symbolique. Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et le président du Conseil des ministres polonais Donald Tusk se rendent ce mercredi 27 août à Chisinau pour afficher leur soutien à la Moldavie et à sa présidente pro-européenne face aux «menaces» et aux «ingérences» de la Russie.

La date n’a pas été choisie au hasard : le président français, le chancelier allemand et le Premier ministre polonais, des dirigeants de pays que les diplomates surnomment le «Triangle de Weimar», participeront au 34e anniversaire de l’indépendance moldave.

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Des élections «cruciales» à venir en Moldavie

Ce mercredi est également à la veille du début de la campagne officielle pour les élections législatives de fin septembre troublées, selon la Moldavie et ses alliés européens, par des ingérences de Moscou pour faire basculer dans son camp cet État candidat à l’entrée dans l’Union européenne, frontalier et solidaire de l’Ukraine en guerre.

Attendu dans l’après-midi, le trio s’adressera à la presse en compagnie de la cheffe de l’État moldave Maia Sandu, avant un dîner puis des discours pendant les célébrations officielles sur la place de l’Indépendance, ponctuées d’un concert.

Les trois dirigeants européens entendent réaffirmer leur «soutien à l’indépendance, à la souveraineté, à l’intégrité territoriale de la Moldavie», a expliqué à des journalistes un conseiller du président français, qui parle également d’un soutien à sa «trajectoire européenne» dans le cadre des négociations d’adhésion à l’UE ouvertes en juin 2024. «C’est une démonstration de soutien à la Moldavie de la part des dirigeants européens au moment où la Russie accroît ses ingérences avant des élections cruciales», a de son côté déclaré à l’AFP la présidence moldave.

La Moldavie «touchée» par la guerre en Ukraine

«On ne peut pas faire abstraction» des «conséquences de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, qui touche au premier chef la Moldavie, [qui] est menacée par la Russie», a encore affirmé l’Élysée, évoquant les «ingérences» et les «interférences» de Moscou, dont le «logiciel» à l’égard des ex-républiques soviétiques comme la Moldavie est, selon Paris, «celui de l’intimidation et aussi des entraves à la souveraineté, de l’exploitation des séparatismes».

L’analyste politique Valeriu Pasha, du cercle de réflexion Watchdog, à Chisinau estime que le parti Action et solidarité (PAS) de la présidente Sandu devrait arriver en tête des législatives, mais le résultat est difficile à prédire en raison de «l’énorme ingérence russe», alimentée par «des sommes folles d’argent», sur fond de crise économique et d’inflation élevée.

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La cheffe de l’État pro-européenne, réélue en novembre 2024, a accusé fin juillet la Russie de mener une opération complexe et coordonnée d’ingérence «sans précédent» pour «contrôler» son pays, frontalier de l’UE, «dès l’automne». Tout cela en recourant à des mécanismes d’achat de votes et de financements avec des «cryptomonnaies», «100 millions d’euros» étant prévus à cet effet, a-t-elle alors dénoncé, pointant également du doigt la responsabilité de la plateforme Telegram.

Si le trio européen assure vouloir se concentrer sur le soutien à la Moldavie, le déplacement ensemble de ces dirigeants se déroule à un moment où la diplomatie tâtonne sur le dossier ukrainien. Deux semaines après le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, l’accélération subite vers de possibles négociations de paix semble déjà marquer le pas et sujet sera forcément évoqué en marge des séquences officielles à Chisinau.