Courtisée par Ciotti, encensée par Philippe… Marie-Hélène Thoraval, du drame de Crépol à un nouvel avenir politique
C’est une situation tout à fait anodine mais sa réaction dit tant de la femme politique. Au terme d’un long entretien avec Marie-Hélène Thoraval, la maire «divers droite» de Romans-sur-Isère doit encore enchaîner les rendez-vous et les interventions à la presse, tandis que la composition du gouvernement de Gabriel Attal tarde à être dévoilée aux Français. Soudain, la voici bloquée dans un ascenseur. Suspendue entre deux étages, Marie-Hélène Thoraval reste impassible, pendant que d’autres appuient frénétiquement sur le bouton d’appel d’urgence. Loin de céder à la panique du moment, l’édile s’enquiert de l’avenir de Gérald Darmanin : «Vous pensez qu’il va être reconduit ?», lance-t-elle, sourcils froncés.
Il y a chez elle un imperturbable sang-froid. Celui-là même qui a installé cette discrète élue drômoise comme une voix politique de droite qui compte dans le paysage politique, propulsée dans les médias nationaux à la suite du meurtre du jeune Thomas Perotto, poignardé dans un bal d’hiver à Crépol dans la nuit du 18 au 19 novembre. Ce nouveau visage, jusque-là inconnu du grand public, avait alors surgi sur les plateaux de télévision. Son verbe franc - «sans langue de bois», comme elle aime dire - sur l’insécurité, la délinquance et le retour de l’autorité de l’État dans les quartiers sensibles avait fait mouche. «La mort de Thomas n'était pas un fait divers, mais un fait de société !», martèle aujourd’hui Marie-Hélène Thoraval. «J'ai raconté la situation, la vraie situation (de ces quartiers)», assure celle qui a fait de la Drôme sa terre en 1999, après avoir quitté son Cotentin natal. «On pourra me reconnaître d'avoir eu le courage de nommer les choses avec des mots qui sont la réalité, et pas avec des concepts.»