Affaire Shaïna : de la prison avec sursis requis contre deux jeunes hommes pour une agression sexuelle quelques mois avant son meurtre

Affaire Shaïna : de la prison avec sursis requis contre deux jeunes hommes pour une agression sexuelle quelques mois avant son meurtre

Une pancarte en hommage à Shaïna à la cour d’assises pour mineurs de Beauvais, dans le nord de la France, le 5 juin 2023. FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

La jeune Shaïna avait subi une série de violences avant que son ex-petit ami ne la poignarde puis la brûle vivante alors qu’elle n’avait que 15 ans et était probablement enceinte de lui.

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Le parquet a requis de la prison avec sursis contre deux jeunes hommes jugés en appel jeudi à Amiens pour avoir frappé en mai 2019 Shaïna, 14 ans, en représailles à une plainte pour agression sexuelle déposée par l'adolescente, qui sera assassinée à Creil (Oise) quelques mois plus tard. La décision a été mise en délibéré pour le 24 avril. Il s'agit du cinquième procès concernant la série d'agressions sexuelles et de violences subies par Shaïna. Le principal prévenu, qui avait fait appel, était absent au procès, et le second prévenu a continué à nier les violences qui lui sont reprochées.

Le parquet a requis 24 mois de prison dont 12 fermes pour le principal prévenu, déjà condamné en appel avec trois autres jeunes pour une agression sexuelle perpétrée deux ans auparavant sur Shaïna. En première instance, il avait été condamné à 20 mois de prison dont 14 fermes, qu'il avait déjà effectués en détention préventive. Envers son complice présumé, le parquet a requis douze mois de prison avec sursis, soit la même peine que celle prononcée en première instance.

L’assassin condamné à 18 ans de réclusion criminelle

Les deux prévenus, qui avaient 14 et 15 ans au moment des faits, étaient jugés par la chambre des mineurs de la Cour d'appel d'Amiens et donc à huis clos. Après l'agression sexuelle initiale, utilisée pour jeter l'opprobre sur Shaïna, alors âgée de 13 ans, la jeune fille avait subi une série de violences et menaces. Elle avait ensuite été tuée à 15 ans par son ex-petit ami, qui l'avait attirée dans un cabanon pour la poignarder puis la brûler vive, alors qu'elle était enceinte, probablement de lui.

L'assassin, qui ne fait pas partie des prévenus jugés jeudi, avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle en juin 2023 et n'avait pas fait appel. L'affaire rejugée jeudi remonte au 1er mai 2019.

Ce jour-là, Shaïna se promenait avec une amie à Creil lorsque plusieurs adolescents au visage dissimulé l'avaient interpellée, puis agressée parce qu'elle avait porté plainte contre l'un d'eux. Frappée avec une barre de fer, elle avait été «mise dans le coma à l'hôpital». Seuls deux des agresseurs ont été identifiés et poursuivis. Ils sont jugés pour violences aggravées et pour le vol du téléphone portable de Shaïna, sur lequel ils craignaient qu'elle ait conservé des traces des menaces proférées à son encontre.