Le plus grand téléphérique urbain d’Europe se dévoile enfin. À Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne, les 105 cabines viennent tout juste de quitter la bâche en plastique blanc qui les recouvrait jusqu’alors. Derniers coups de peinture, aménagement des parterres végétalisés, travail de finition... Il faut maintenant peaufiner les derniers détails avant l’ouverture prochaine de ce qui sera le tout premier téléphérique d’Île-de-France.

Dès le samedi 13 décembre, les premiers usagers pourront emprunter le Câble C1, qui permettra alors de relier la ville de Créteil à celle de Villeneuve-Saint-Georges, en passant par Limeil-Brévannes, Valenton et La Végétale. De quoi «réduire à néant toutes les coupures urbaines de ce territoire aujourd’hui enclavé au milieu d’importants axes routiers», selon les mots de la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse.

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Un tout nouveau moyen de transport «écologique, convivial et familial» qui doit «faire gagner 20 minutes de trajet» à ses usagers, se félicite l’élue francilienne, soulignant qu’il faut plus de 40 minutes aujourd’hui pour aller d’un terminus à l’autre. Ouvert tous les jours de 5h à 23h30 en semaine, et jusqu’à minuit et demi le week-end, le Câble C1 sera accessible à tous, munis d’un ticket à l’unité ou d’un abonnement Navigo classique.

Côté confort, chacune des 105 cabines «pourra accueillir jusqu’à 10 personnes assises», mais en cas de besoin, l’infrastructure pourra se transformer «pour faire entrer un fauteuil roulant, une poussette, un colis, des bagages ou un vélo» grâce aux assises qui se relèvent, précise Christophe Surowiec, le chef du projet pour Île-de-France Mobilités (IDFM). Aux manettes depuis près de dix ans, lui se dit persuadé que Câblie 1«va révolutionner la vie des gens».

«Il va désenclaver des secteurs qui ne bénéficiaient pas d’infrastructures de transport, et va ouvrir des perspectives de confort de vie, mais surtout d’emplois», se targue à son tour Olivier Capitanio, le président du département du Val-de-Marne. Venu découvrir les nouvelles cabines bientôt en service, il se fait le porte-parole de «nombreuses entreprises installées à Limeil-Brévannes», qui «attendaient cela avec impatience».

Prolongement de la ligne 8

Tout l’intérêt du projet réside en cela qu’il «prolonge le terminus de la ligne 8 de la station Créteil-Pointe-du-Lac vers Villeneuve-Saint-Georges» et répond ainsi «aux études de trafic qui avaient été faites, sur un territoire qui comprend de nombreux obstacles naturels à franchir», expliquait déjà Pierre Ravier, le directeur général adjoint d’Île-de-France Mobilités (IDFM), il y a quelques semaines. Et d’affirmer : «Globalement, le territoire s’y prêtait et c’est deux fois plus rapide que les lignes de bus du secteur».

À terme, jusqu’à 11.000 personnes sont attendues sur cet axe, qui fonctionnera à une cadence continue, au rythme d’un passage toutes les 27 secondes. La consécration d’un projet étudié depuis 2014, et dont les travaux ont été lancés à l’automne 2022 avec la démolition des abords de la station Créteil-Pointe-du-Lac.

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De quoi donner des idées à d’autres collectivités ? «Le risque maintenant est qu’on nous en demande beaucoup d’autres», a ironisé Valérie Pécresse, qualifiant l’infrastructure de «la Rolls des câbles». Il y a encore quelques années, IDFM avait étudié la possibilité d’implanter des téléphériques dans la région. Seule la construction du Câble C1 avait alors été justifiée, pour son intérêt géographique et économique. «Mais aujourd’hui, malgré le rêve de beaucoup de maires d’avoir un projet identique, seul un câble entre le centre commercial Vélizy et les futures gares du Pont de Sèvres serait un projet rentable», se projette Valérie Pécresse.