Alignés face aux trois juges, les huit prévenus n’osent affronter leurs regards. Les mains jointes derrière le dos, ils fixent leurs pieds, «honteux» - disent-ils - des faits qui leur sont reprochés. Ils comparaissaient lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir acquis, détenu et diffusé, en bande organisée, sur la plateforme cryptée Telegram des contenus à caractère sexuel mettant en scène des enfants. Le groupe au nom évocateur, «No limit», sur lequel transitaient ces photos et vidéos fonctionnait comme un véritable «écosystème» dynamisé par une «boulimie de partages graveleux et violents. Toujours plus, toujours pire», résume le procureur.
Ce système mis au jour par l’Unité nationale cyber de la gendarmerie est simple. Le 15 mars 2023, les enquêteurs reçoivent un signalement concernant un réseau de pédopornographie. Pour infiltrer le groupe «No Limit», ils se font passer pour des utilisateurs et découvrent les offres aux prix dérisoires : 20 euros pour…