Le ministère de l'Education nationale restreint les heures supplémentaires des enseignants

Afin de réaliser des économies, le ministère de l'Education nationale a demandé aux recteurs de supprimer un tiers des heures relatives à des missions particulières, ont rapporté les quotidiens Les Echos et Le Monde, mercredi 1er avril. Le gouvernement français a acté dans un décret des économies de dix milliards d'euros, dont près de 700 millions d'euros pour l'Education nationale.

Les autorités ont annoncé par email aux personnels de direction qu'"en application du décret (…) du 21 février portant annulation de crédits, une mesure de réduction des dotations des heures supplémentaires et des indemnités pour mission particulière a été notifiée", rapporte Le Monde, à qui le ministère de l'Education nationale précise que toutes les académies françaises sont concernées.

Différents dispositifs peuvent être affectés, comme le soutien scolaire ou encore "devoirs faits", selon Les Echos. "Nous avons à ce stade positionné environ 5% d’annulation sur la dotation en heures supplémentaires sur devoirs faits", précise le ministère de l'Education nationale à France Télévisions.

Certains rectorats prennent des mesures dès maintenant

La réduction de dépenses concerne l'ensemble de l'année 2024 mais certains rectorats ont pris des mesures qui vont avoir des conséquences dès le mois de mai, rapporte Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du SNES-FSU. 

"L'idée est de peser le moins possible sur la rentrée 2024, donc ils cherchent des économies sur la fin de l’année scolaire", résume un responsable proche du dossier dans les colonnes du Monde. L'Education nationale "est tellement à l'os qu'il impossible de faire encore des économies, tout ça à la fois au mépris des personnels et des élèves", juge Sophie Vénétitay.

"Nous voilà encore mis devant le fait accompli, nous, chefs d’établissement, qui sommes en première ligne", a réagi le  Le syndicat national unitaire des personnels de direction de l'Education Nationale (snU.pden-FSU) dans un communiqué, mardi. "Comment expliquer aux familles que nous mettons fin brutalement à tous les dispositifs d'aide (tutorat, soutien, devoirs faits) et aux différents projets, puisqu'il n'y a plus de quoi payer les intervenants ?", s'interroge-t-il.

La bonne tenue des examens pourrait être affectée. "Comment faire fonctionner les établissements alors que se profilent les examens blancs, les projets de fin d’année, etc. qui nécessitent de faire venir en plus les enseignants et que nous devons tenir jusqu’à début juillet ?", se demande également le snU.pden-FSU.