Taylor Swift, Elon Musk... Pourquoi il sera bientôt plus difficile de suivre les vols en jet privé des célébrités
Vendredi 28 mars, l’Agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) a annoncé une nouvelle réglementation qui pourrait marquer un tournant pour la confidentialité des vols en jet privé. Leurs propriétaires peuvent désormais demander que certaines de leurs informations personnelles, telles que leur nom et leur adresse, ne soient plus accessibles sur les registres publics. Une initiative qui s’inscrit dans une tendance plus large de chasse aux outils permettant de suivre les déplacements aériens des personnalités, alors que des stars comme Elon Musk ou Taylor Swift mettent en avant de «sérieuses problématiques de sûreté et de vie privée».
Jusqu’ici, le suivi des trajets des jets privés était relativement simple. Tout comme les avions des compagnies aériennes, ces appareils étaient répertoriés dans des bases de données publiques, accessibles à tous. Des passionnés et des militants s’étaient alors emparés de ces informations pour traquer les déplacements des célébrités et dénoncer l’empreinte carbone de leurs voyages.
Des comptes spécialisés, notamment sur X (anciennement Twitter), Instagram ou Threads, publiaient en temps réel les trajets de célébrités comme Kim Kardashian, Elon Musk, Taylor Swift, ou encore Bill Gates. Ces pratiques avaient mis en lumière des vols de quelques minutes effectués par certaines personnalités, en contradiction avec leurs prises de position sur l’écologie. Ces comptes ont rapidement attiré l’attention des célébrités visées. En 2022, Elon Musk avait suspendu @ElonJet, un compte Twitter suivi par des centaines de milliers d’abonnés, considérant qu’il était un «risque direct pour sa sécurité personnelle». Taylor Swift avait, quant à elle, menacé d’intenter une action en justice contre Jack Sweeney, un étudiant devenu célèbre pour ses multiples comptes dédiés au suivi des jets privés.
Des parades trouvées par les célébrités
L’annonce de la FAA s’inscrit dans le prolongement d’une loi adoptée sous l’administration Biden et entrée en vigueur en mai 2024, permettant à tout propriétaire d’avion de garder ses données d’immatriculation anonymes. L’agence gouvernementale envisage même d’aller plus loin en rendant ces informations privées par défaut, sans que les propriétaires n’aient à en faire la demande. Elle a ainsi déclaré qu’elle allait «solliciter des commentaires sur cette mesure, y compris sur l’impact que pourrait avoir la suppression de ces informations sur la maintenance, les contrôles de sécurité et la conformité réglementaire».
Avant même ces nouvelles règles, certaines personnalités avaient trouvé des moyens détournés pour éviter d’être suivies. Le PDG de LVMH Bernard Arnault avait par exemple vendu son jet personnel au profit de la location, rendant ses déplacements plus difficiles à tracer. D’autres optent pour l’utilisation de numéros d’immatriculation temporaires afin de masquer leurs données de vol. Certains propriétaires comme Donald Trump, le rappeur Drake et le réalisateur Steven Spielberg s’appuient sur des programmes existants de la FAA, comme le «Limiting Aircraft Data Displayed» (LADD) et l’ «ICAO Aircraft Address Program», permettant de restreindre la diffusion d’informations sur les immatriculations.
Malgré ces nouvelles restrictions, les amateurs de suivi des vols ne comptent pas baisser les bras. Selon certains d’entre eux, il restera toujours des moyens alternatifs pour traquer les déplacements des célébrités. En croisant diverses sources de données et en s’appuyant sur des passionnés de l’aviation, certains estiment même que le suivi des jets privés restera «relativement aisé».