Donald Trump a-t-il commis un délit d'initié ? Les soupçons des démocrates après la décision du président américain de suspendre les droits de douane
La scène illustre la tension actuelle au Congrès autour de cette question des droits de douane. Elle se déroule, mercredi 9 avril, lors d'une commission de la Chambre des représentants. Au même moment, Donald Trump annonce vouloir suspendre pendant trois mois son programme de tarifs douaniers mondiaux avec des dizaines de pays, sauf la Chine.
L'élu démocrate Steven Horsford demande au représentant au commerce des États-Unis, Jamieson Greer, s'il était au courant de ce type de discussions et accuse aussi Donald Trump d'avoir commis un délit d'initié : "Les droits de douane sont un outil. Ils peuvent être utilisés de manière appropriée pour protéger les emplois et les petites entreprises américaines. Mais ce n'est pas ce qui est fait. Alors, si ce n'est pas une manipulation de marché, qu'est-ce que c'est ?"
"C'EST LE MOMENT D'ACHETER"
Steven Horsford n'est pas le seul à avoir des soupçons. Plusieurs élus démocrates estiment que le président américain avait peut-être, en encourageant à acheter des actions juste avant son revirement spectaculaire sur les droits de douane, illégalement manipulé les marchés. À l'ouverture de Wall Street, le président américain a notamment écrit sur son réseau TruthSocial : "C'EST LE MOMENT D'ACHETER".
Quelques heures après, Donald Trump annoncé la suspension des droits de douane supplémentaires provoquant un rebond boursier historique. L'indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87%, sa plus forte progression depuis 2008, et l'indice Nasdaq de 12,16%, après plusieurs jours d'effondrement. Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l'abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%.
"Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement", a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l'éthique à la Maison Blanche sous George W. Bush. "Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché", a déclaré le spécialiste en éthique sur la chaîne NBC.
Mais Donald Trump avait-il réellement déjà un plan en tête ? Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor a affirmé, mercredi, à propos du chef de la Maison Blanche que "c'était sa stratégie depuis le début" réfutant tout lien entre la pause annoncée par le président américain et les secousses sur les marchés financiers.