Rénovation de la Bonne Mère : à Marseille, LFI vent debout contre les aides publiques accordées
Les centaines de milliers d’euros d’argent public déboursés par les collectivités locales ne sont pas du goût des Insoumis dans les Bouches-du-Rhône. Dans un communiqué, les militants LFI du département s’émeuvent du financement public d’une partie des travaux de restauration de Notre-Dame-de-la-Garde.
Lancé en début d’année, ce chantier d’un montant de 2,8 millions d’euros consiste entre autres à renforcer la sécurité d’une partie de la basilique, à consolider la célèbre statue ainsi qu’entièrement la recouvrir de feuilles d’or. Pour financer le tout, le diocèse a fait appel au mécénat que ce soit les dons de particuliers sur un site internet dédié, les dons d’entreprises, mais aussi des aides des collectivités territoriales. Selon le communiqué de LFI, la mairie de Marseille a voté en décembre dernier une subvention de 500.000 euros, tandis que le département et la métropole soutiennent le projet à hauteur de 700.000 euros et la région à hauteur de 500.000 euros.
«Total : 1,7 million d’euros», s’indigne la France Insoumise qui estime que les dirigeants des exécutifs locaux «font pleuvoir l’argent public». «Certes, Notre-Dame-de-la-Garde est un monument à caractère touristique, reconnaissent les Insoumis. Cependant il n’est ni classé, ni un bâtiment public. La basilique est la propriété du diocèse catholique. Rien n’oblige donc à verser le moindre argent public prélevé sur les budgets des collectivités locales, alors que les besoins de la population de Marseille et du département sont immenses».
«Un joyau patrimonial et culturel»
Dans un communiqué de presse sur le sujet diffusé le 10 janvier dernier, la ville de Marseille assurait que cette subvention s’inscrivait «dans le cadre de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État» et avait pour but de «contribuer à la sauvegarde de la terrasse des quatre anges ainsi que la consolidation des terrasses basses.» «La basilique n’étant pas monument classé, la loi de séparation telle qu’elle fut votée en 1905 interdit tout financement, estime LFI. La loi à laquelle il est fait référence est celle du 25 décembre 1942, jamais abrogée, loi du gouvernement de Vichy.»
Dans ce communiqué, les militants LFI affirment plutôt que «les fonds publics doivent être utilisés pour répondre aux besoins cruciaux de la population, pas pour la rénovation de lieux de cultes !» «Honte à vous, tempête sur X la présidente du département et de la métropole Martine Vassal. Oui, Messieurs Sébastien Delogu e t Manuel Bompard, je suis fière de participer au financement de notre Bonne Mère. Classée ou non, elle est inscrite dans le cœur de chaque Marseillais, de toutes les communautés, femmes, hommes et enfants. en attaquant la Bonne Mère, ce sont les Marseillais que vous attaquez. Votre communautarisme est écœurant. Vous ne respectez ni Marseille, ni la France.»
«Ce débat n’a pas de sens, réagit-on dans l’entourage de Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pour le président Renaud Muselier, Notre-Dame-de-la-Garde est un symbole de tous les Marseillais qui dépasse très nettement le caractère religieux.» «Notre-Dame est le symbole de notre ville, sa protectrice, un joyau patrimonial et culturel qui fait sa renommée dans le monde entier», estimait dans un communiqué publié le 10 janvier le maire de Marseille Benoît Payan.
Lors d’une récente visite à Marseille, la ministre de la Culture Rachida Dati avait proposé de classer la Bonne Mère aux monuments historiques. La main tendue avait été accueillie avec prudence par le diocèse, qui indiquait encore récemment réfléchir à la question.