Entre galaxie Bolloré, com’ à gogo et nouveaux titres, comment la presse d’extrême droite prend d’assaut le débat public

Le racisme en 4 par 3. À la sortie d’une bouche de métro, la une du « Journal du dimanche » du 8 juin et son sous-entendu xénophobe – « Violences : que faire face aux « barbares » ? » – est placardée sur le dos d’un kiosque. Un mois plus tôt, c’est le dessin de la couverture de « La Furia », un bourreau à la hache ensanglantée accompagné du titre « Justice. C’était mieux avant » qui prenait cette place. En avril, c’était celle de « Frontières », avec Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise qualifiée de « parti de l’étranger », reprenant les mots de l’antisémite Charles Maurras.

Le « JDNews », « Omerta », « l’Incorrect » ou « Causeur » s’arrachent aussi ces encarts publicitaires. La presse d’extrême droite ne se cache plus. Elle part à l’assaut du débat public. « On en a de plus en plus de cet acabit, déplore Adel, marchand de journaux de la porte de la Chapelle, Paris 18e. Ils achètent l’emplacement auprès de la maison mère, MediaKiosk, qui est obligée d’accepter tant que l’affiche n’est pas illégale. »

Adel n’a la main que sur la mise en rayon des magazines, qu’il est obligé de proposer à ses clients tant qu’ils sont des « titres de presse d’information politique et générale » – un label que l’historique revue antisémite « Rivarol » a perdu en 2022.

« Notre manager n’a pas de consignes mais, disons, des recommandations… »

Le « JDD » a rejoint la case « extrême droite » il y a tout juste deux ans, avec la prise de contrôle du titre par Vincent Bolloré, propulsant à la tête de la rédaction l’ancien de « Valeurs actuelles » (« VA ») Geoffroy Lejeune, pour imposer...