C’est la nouvelle cible du clan Trump. Bad Bunny, star mondiale du reggaeton aux 77 millions d’auditeurs mensuels, alimente les débats politiques outre-Atlantique depuis l’annonce de sa venue pour le prochain « half-time » show du Super Bowl. Pour quelles raisons ? Elles sont bien trop nombreuses : pro-LGBT, anti-républicain, ou simplement Portoricain... Le chanteur de 31 ans est loin de faire l’unanimité dans les couloirs de la Maison Blanche.
Mercredi, un des conseillers de Donald Trump, Sebastien Gorka, déclarait sur ses réseaux sociaux que la National Football League (NFL) ne « comprenait rien à rien » en décidant de programmer le nouveau prince de la musique latino. Des influenceurs du mouvement «Make America Great Again» (MAGA), tels que Benny Johnson ou Jack Posobiec, s’offusquaient à leur tour d’entendre le nom de Bunny associé à cet événement ultra-médiatisé aux États-Unis, le qualifiant par la même occasion de personnage « démoniaque ».
Passer la publicité« Nous vous expulserons »
Plus tard dans la journée, l’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski, a averti lors d’une interview donnée au « Benny Show », émission de l’un des deux influenceurs cités ci-dessus, que des agents de la police de l’immigration (ICE) seraient présents au Super Bowl, le 8 février prochain à Santa Clara en Californie, pour surveiller le show du chanteur portoricain.
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« Il n’y a aucun endroit où vous pouvez offrir un refuge aux personnes qui se trouvent illégalement dans ce pays, ni au Super Bowl, ni ailleurs, a alerté celui qui occupe aujourd’hui le poste de conseiller au département de la Sécurité intérieure du gouvernement Trump. Nous vous trouverons, nous vous appréhenderons, nous vous placerons dans un centre de détention et nous vous expulserons. » Et d’ajouter, sans filtre : « C’est tellement honteux que la NFL ait décidé de choisir quelqu’un qui semble détester autant l’Amérique pour les représenter lors du spectacle de la mi-temps. [...] Il existe de nombreux groupes et artistes formidables qui pourraient se produire lors de ce spectacle et qui rassembleraient les gens au lieu de les diviser. »
Boycott des États-Unis
Corey Lewandoski a également précisé que « peu importe qu’il s’agisse d’un concert de Johnny Smith ou de Bad Bunny, la loi doit être respectée partout », selon les « directives du président ». Reste à savoir cette fameuse police de l’immigration sera véritablement déployée à grande échelle au Super Bowl, où s’il s’agit de simples menaces de la part du clan Trump pour tenter d’effrayer le chanteur portoricain. Au début du mois de septembre, ce dernier a annoncé qu’il ne passerait pas par les États-Unis lors de sa prochaine tournée mondiale par crainte de voir l’ICE réaliser des raids aux portes de ses concerts.
Bad Bunny est très critique envers cette unité de forces de l’ordre américaine. Sur ses réseaux sociaux, la star du reggaeton a déjà qualifié ses membres de « fils de pute », eux qui ont arrêté quelque 500 « migrants illégaux » essentiellement dominicains à Porto Rico le mois suivant l’investiture de Trump. Il a aussi moqué à plusieurs reprises Donald Trump et ses sympathisants, notamment dans le clip de NUEVAYoL (New-York en français), où le président américain est tourné en ridicule, confessant ses erreurs en matière de politique migratoire.
Bad Bunny - NUEVAYoL (2025)