Montant, attitude des autres compagnies... Trois questions sur le supplément demandé par Transavia sur des billets d'avion déjà achetés

Mauvaise surprise en vue pour près de 800 000 passagers de Transavia, qui doivent voyager à partir du 3 mars et qui ont déjà acheté leur billet. La compagnie à bas coût, filiale d'Air France, va leur facturer l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, inscrite dans le projet de loi de finances définitivement adopté fin janvier au Parlement. Mais d'autres compagnies vont-elles s'inscrire dans cette démarche ? franceinfo fait le point.

Est-il possible d'embarquer sans payer ?

Pour Transavia, il est question d'un supplément d'environ 5 euros pour les liaisons domestiques et européennes et de 7,50 euros pour les destinations plus lointaines. Les détenteurs de ces billets "recevront prochainement un e-mail pour régulariser le paiement", selon le communiqué de la compagnie sur son site internet.

Pour justifier cette rétroactivité, Transavia cite ses conditions générales de transport qui prévoient que "le transporteur sera en droit de facturer séparément au passager tous les frais, taxes et suppléments imprévus". La compagnie prévient qu'"en cas de non-paiement, le client ne pourra pas effectuer son enregistrement en ligne et ainsi obtenir sa carte d'embarquement"

Quelle est la position des autres compagnies ?

À l'inverse, Air France, la maison mère de Transavia, prendra le surplus à sa charge pour les billets déjà achetés. "Au regard de son réseau international avec des réservations dans de nombreuses devises et avec de multiples moyens de paiement, de la part importante de clients réservant via des agences de voyages, et du risque de perturbation en aéroport, Air France ne facturera pas à ses clients la différence entre le montant réglé au moment de la réservation et le montant effectivement dû", a précisé la compagnie à l'AFP. 

EasyJet a pris la même décision. Ryanair n'a pas souhaité répondre aux sollicitations de franceinfo.

Peut-on se faire rembourser ?

Si les voyageurs ne veulent pas s'acquitter de ce supplément et se voient donc refuser l'embarquement dans l'avion, ils ne pourront pas être remboursés de leur billet d'avion. "Ce sont les conditions générales de vente qui vont s'appliquer, sauf effort commercial de la compagnie qui accepterait de rembourser le billet. Mais sur Transavia, les billets ne sont pas remboursables", explique François Delétraz, le président de la Fnaut, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, contacté par franceinfo.. C'est très négatif comme attitude."

"Sur un plan commercial, c'est un peu moyen. Surtout quand on prétend être une compagnie low-cost de qualité. On ne se comporte pas comme une compagnie low-cost bas de gamme comme on en connaît un peu partout en Europe", réagit-il.

À partir du 1er mars, les prix des vols affichés incluront bien la hausse de taxe. "Chaque acteur du secteur prend ses propres décisions concernant les modalités de la répercussion de la hausse de la taxe sur les billets d'avion", a commenté la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), qui rassemble le secteur aérien français.