Retraites : le nouveau premier ministre Michel Barnier veut «ouvrir le débat sur une amélioration» de la réforme
Obtenir l’apaisement en prenant le temps d’échanger sur les mesures politiques du pays. C’est visiblement la voie qu’entend suivre le nouveau premier ministre Michel Barnier. Interrogé par la chaîne TF1 sur sa récente nomination, l’ex-négociateur du Brexit a évoqué le sujet brûlant de la réforme des retraites. Adoptée en 2023, cette réforme a porté l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Le Nouveau Front populaire (NFP), comme le RN, veulent revenir à 62 ans. Des voix socialistes ou centristes plaident plutôt pour rediscuter des paramètres.
Partisan lors de la primaire LR en 2021 d'un report de l'âge légal à 65 ans, Michel Barnier s'est refusé à dire s'il reviendrait sur le décalage de 62 à 64 ans. Il a déclaré ne pas vouloir «tout remettre en cause». «Je m'exprimerai devant l'Assemblée nationale et aussi au Sénat dans les prochaines semaines sur ce sujet qui est très grave. On ne va pas tout remettre en cause. Cette loi a été votée dans des conditions très difficiles. Elle a exigé des débats», a exposé le nouveau premier ministre.
Échanger avec les partenaires sociaux
Il entend toutefois «ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles.» Pour ce faire, le nouveau premier ministre assure qu’il prendra le temps d’échanger avec chaque acteur impliqué. «Je pense qu'on travaille mieux avec le Parlement, y compris dans les situations difficiles où nous sommes, qu'on doit respecter et prendre en compte les partenaires sociaux, les syndicats. Notre pays a besoin de syndicats forts», a-t-il encore ajouté. Il a souligné sa volonté de prendre le temps de discuter avec l’ensemble «des partenaires sociaux» concernés par la réforme.
Si Michel Barnier entend ouvrir de possibles discussions sur le sujet, il veut, quoi qu’il arrive, respecter «le cadre budgétaire». Même avec la réforme, le Conseil d'orientation des retraites (COR) prévoit un déficit à 0,4 point de PIB en 2030. Au cours de l’interview, il a également évoqué le deficit public «abyssal» contracté par la France, qui devrait se creuser encore pour atteindre 5,6% du PIB cette année. «Je ne veux pas augmenter cette dette et poursuivre une politique de chèques en blanc laissés à la nouvelle génération», a-t-il notamment souligné.