Alors que le groupe NRJ pensait fêter cette année les vingt ans de sa chaîne phare, il se prépare à affronter sa disparition. NRJ12, comme C8, va s’éteindre à minuit vendredi, en raison du non-renouvellement de sa fréquence par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel. «La mise en péril du modèle économique du pôle Télévision du Groupe, du fait de la décision de l’ARCOM confirmée par celle du Conseil d’Etat, contraint le Groupe à envisager la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de l’emploi», annonce l’entité dans un communiqué publié ce jeudi.
Réuni ce jeudi, le conseil d’administration de NRJ a estimé que l’arrêt de diffusion de NRJ 12 sur la TNT entraînera «une baisse significative de l’audience du groupe sur les cibles prioritaires des annonceurs, se traduisant par une diminution estimée à environ 80% de son chiffre d’affaires». Cette perte de revenus ne permettant pas selon lui de couvrir les charges fixes de la chaîne, le groupe confirme l’arrêt de l’exploitation de NRJ, excluant ainsi un éventuel basculement sur le câble ou sur le satellite.
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L’option d’une cession de Chérie 25 sur la table
Le groupe anticipe un impact négatif sur son autre chaîne TNT, Chérie 25, dont la fréquence expire en 2027. «Privée de l’effet d’entraînement de NRJ 12 et de la mutualisation des charges, Chérie 25 enregistrera un résultat opérationnel courant fortement négatif. Dans ce contexte, NRJ Group explore différentes options stratégiques pour Chérie 25, notamment une éventuelle cession», indique le communiqué.
Plus largement, l’ensemble du pôle TV, qui comprend, outre NRJ12 et Chérie 25, NRJ Hits, devrait souffrir de la perte de fréquence TNT de la chaîne. «L’arrêt de NRJ 12 et les délais de mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi et des options stratégiques pour Chérie 25 auront un impact direct sur les résultats financiers du pôle Télévision de NRJ Group en 2025», poursuit le communiqué. Le groupe anticipe une diminution du chiffre d’affaires du pôle comprise entre 50 à 55 millions d’euros en 2025, pour une baisse de charges d’environ 30 millions d’euros. Il vise désormais à «limiter le montant de la perte du pôle Télévision sur l’exercice 2025 et réduire le montant des charges Groupe résiduelles absorbées, jusqu’en 2025, par le pôle Télévision estimé, à date, à plusieurs millions d’euros par an, au-delà de 2025».
Renforcement des pôles Radio et Diffusion
Une fois la suppression de NRJ12 actée, NRJ Group «cherchera à renforcer ses pôles Radio et Diffusion», fort de sa trésorerie supérieure à 350 millions d’euros à fin décembre. Son pôle Radio (NRJ, Chérie FM, Nostalgie, Rire et Chansons), a enregistré un chiffre d’affaires de 240,2 millions l’an passé, ce qui représente 60% des revenus totaux du groupe. Très rentables, ces quatre chaînes constituent selon NRJ la «première offre commerciale radio sur l’ensemble du public».
Le pôle «distribution» (Towercast) avoisine quant à lui les 80 millions d’euros de chiffre d’affaires, dopé par la poursuite du déploiement du DAB+. Il sera toutefois affecté par la fin de la diffusion des chaînes TNT payantes du Groupe Canal+. Le groupe évalue un manque à gagner de «3 millions d’euros en 2025 et les années suivantes». Mais la procédure de consultation publique et d’étude d’impact que doit reprendre l’Arcom dans un délai proche «pourrait faire émerger de nouveaux besoins en diffusion, ouvrant des perspectives à moyen terme pour Towercast», conclut le communiqué.