Var : condamné à de la prison ferme, l’ancien maire de Roquebrune-sur-Argens visé par un mandat d’arrêt

Le Figaro Nice

Luc Jousse, maire de Roquebrune-sur-Argens (Var) de 2001 à 2016, a été condamné mardi à un an de prison ferme pour «prise illégale d’intérêts» par le tribunal correctionnel de Draguignan. Absent à l’audience et non représenté, il a été visé dans la foulée par un mandat d’arrêt, a appris Le Figaro jeudi auprès du procureur de la République, Pierre Coutenier, confirmant une information de Nice-Matin. Une décision qui fait suite aux longs déboires judiciaires de l’ex-édile azuréen. 

Comme le rappelle le quotidien régional, Luc Jousse avait été révoqué de son mandat municipal en août 2016 ainsi que de son poste de président-directeur général (PDG) de la société d'économie mixte locale (SEML) Sarget après une condamnation à cinq ans de privation des droits civiques pour «détournement de fonds publics». Ce qui ne l’avait pas empêché d’être embauché quelques semaines plus tard à la direction du «développement externe» de cette même SEML. Des investigations conduites par la suite avaient démontré que Luc Jousse n’avait en fait rien perdu pendant cette période de ses responsabilités de PDG et surtout de ses indemnités. 

«Pantouflage» 

Il s’agit là ni plus ni moins d’une forme de «pantouflage», soit le fait pour un fonctionnaire de quitter ses fonctions pour occuper un poste dans le secteur privé, souvent dans une entreprise liée à son domaine d'activité antérieur. Une pratique qui peut poser différents problèmes, notamment d’éthique et de conflit d'intérêts, en particulier si l’intéressé use d’informations ou de contacts acquis dans ses fonctions publiques au bénéfice de son nouvel employeur privé. «Cette prise illégale d'intérêt a permis à Luc Jousse de continuer à siphonner les fonds de la commune via cette SEM pendant des mois, jusqu'à sa liquidation en 2017», a développé en ce sens la procureur, Mathilde Gauvain, à l’audience mardi dans des propos rapportés par Nice-Matin

Sur ses réseaux sociaux, la magistrate a déploré le lendemain «l’atteinte considérable au contrat social» de ce genre d’infractions contre la probité. «La fraude corrompt tout. Réprimer très fortement ces atteintes, c'est une nécessité pour la Justice telle qu'elle doit être et pour espérer faire retrouver le sentiment d'une balance à l'équilibre», a-t-elle écrit. 

Ancien membre de l’UMP, Luc Jousse avait été, en 2013, au cœur d’une polémique embarrassante pour la droite d’alors lorsqu’il avait regretté publiquement que les pompiers soient intervenus «trop tôt» pour éteindre un incendie qui s'était déclenché dans un camp de Roms de sa commune, puis en tentant maladroitement de se défendre. La fédération du Var avait alors prononcé sa suspension «à titre conservatoire», décision confirmée quelques jours plus tard par le bureau politique du parti.