Et si vous deveniez l’heureux copropriétaire d’une Ferrari F40 pour... 250 euros ?
La Ferrari F40, produite à seulement 1311 exemplaires entre 1987 et 1992, est l’un des modèles les plus emblématiques de Ferrari, conçue sous la supervision d’Enzo Ferrari lui-même, prévient la société «Collectionneurs», l’agence qui propose le modèle à la vente. Imaginez donc pouvoir dire à vos amis que vous possédez un modèle de ce type. Un rêve ? Pas nécessairement, du moins pour acquérir une fraction du modèle.
Dans les faits, plutôt que de laisser ces joyaux automobiles dans le garage privé d’un unique automobiliste , «Collectionneurs» propose de fractionner la propriété. Concrètement, vous achetez des «droits» à 250 euros l’unité sur un véhicule, et devenez ainsi devenant ainsi nu-propriétaire d’une quote-part du bolide.
Attention aux frais et aux risques
Pour la Ferrari F40 valorisée à 2,2 millions d’euros par exemple, avec seulement 250 euros, vous devenez propriétaire de 0,0125% de la voiture phare. Pas de quoi la conduire le dimanche, certes, mais suffisant pour pouvoir dire haut et fort : «Je suis propriétaire d’une Ferrari». Mais attention, il faut prévoir en plus 10% de frais de structuration dès la souscription, 3% de frais de gestion annuels, 5% de commission sur les plus-values lors de la revente.
En contrepartie de cet investissement, est promise une rentabilité de la somme investie de +15,2% par an (chiffre estimé depuis 2013). Mais il faut bien parler des risques. Contrairement à un placement financier classique, votre Ferrari virtuelle ne vous rapporte rien pendant la durée de détention. Pas de dividendes, pas d’intérêts, juste l’espoir d’une plus-value finale. Les aléas restent nombreux : volatilité du marché des véhicules de collection, risques de vol ou de dégradation, défaillance de la société gestionnaire, ou encore impossibilité de revendre vos parts avant l’échéance de 5 à 7 ans proposée par «Collectionneurs» (sauf via un marché secondaire limité).
Des scénarios plus ou moins convaincants
L’achat de cette Ferrari est donc à évaluer selon trois scénarios. Pour 10.000 euros investis au bout de sept années, dans le scénario défavorable (-7% par an) l’investisseur subit une perte nette de 7083 euros, soit un taux de rendement interne (TRI) de -10,52% par an. Le scénario médian (+3% par an) aboutit également à une perte de 801 euros avec un TRI négatif de -0,90% par an, démontrant que les frais annulent complètement la performance modeste du véhicule. Seul le scénario favorable (+11% par an) permet de dégager un gain net de 7279 euros après déduction des 3483 euros de frais totaux (incluant la commission sur plus-value), générant un TRI de +6,52% par an.
Cette simulation illustre clairement que l’investissement n’est rentable que si la valeur du véhicule progresse significativement, les frais représentant un obstacle majeur à la performance nette. Heureusement, les collectionneurs pourront se consoler en admirant leur Ferrari F40 exposée au Coligny Car Museum (à Coligny dans l’Ain). Un plaisir des yeux qui, lui au moins, ne coûte rien de plus.