Lyon-Manchester United : une belle soirée pour (enfin) raviver la flamme
Une température printanière pour une chaude soirée européenne, un stade à guichets fermés avec près de 60.000 spectateurs attendus à Décines et un visiteur qui débarque dans le Rhône avec l’étiquette d’un monstre du football continental… Si John Textor et son Olympique Lyonnais veulent offrir des émotions, difficile de rêver meilleur moment que cette affiche savoureuse face à Manchester United (21h, Canal +, en direct commenté sur notre site du Figaro).
Ces derniers mois, le plus grand club français du début du siècle (sept titres consécutifs en Ligue 1) ne fait parler de lui quasiment que pour de mauvaises raisons : son projet, sa gestion, les sorties médiatiques de son propriétaire US ou encore ses finances dans le rouge et le récent coup de sang de Paulo Fonseca… Ce OL-Man U est parfait pour entrer dans les cœurs et raviver la flamme. L’heure n’est plus aux querelles. Aux petites phrases. Mais à la communion. Belle, intense et collective.
Le match le plus excitant de l’ère Textor et une occasion magnifique pour l’OL d’embarquer toute une cité
Certes, les Red Devils et leur trois Ligues des champions, sans compter les 20 titres de Premier League, n’ont plus le lustre d’antan, avec une piètre 13e place en championnat et un Sir James Arthur Ratcliff, nouveau patron, qui peine à trouver la bonne formule et les bons hommes malgré une puissance financière qui ferait rougir John Textor.
Malgré tout, la bande de Ruben Amorim s’avance au Groupama Stadium invaincue en Ligue Europa, troisième du premier tour et consciente que le seul chemin de retrouver la Ligue des champions passera par un succès dans cette Ligue Europa. « Il nous suffit d’y aller et de montrer qui nous sommes, a soufflé le portier André Onana. Je pense que nous sommes meilleurs qu’eux. » Une petite phrase qui fait le sel des confrontations explosives, à laquelle n’a pas manqué de répondre Nemanja Matic à la veille du match face aux médias.
Matic a taclé Onana avant la rencontre, des échanges qui font aussi le sel des rendez-vous européens
«Il faut avoir de la confiance pour dire ça, a estimé le milieu de terrain lyonnais, qui connaît par cœur la maison mancunienne pour y avoir passé cinq ans entre 2017 et 2022. C’est bien Onana qui a dit ça ? Lorsqu’on est un des plus mauvais gardiens de Manchester United, il faut faire attention à ce qu’on dit. Si c’était David De Gea, Peter Schmeichel ou Edwin van der Sar qui avait dit ça, je me poserais des questions. Mais quand on est statistiquement l’un des pires gardiens de l’histoire moderne de Manchester United. » Ambiance. Et un joli message d’accueil avant de chaudes retrouvailles jeudi soir à Décines.
Pour ce qui s’apparente au match le plus excitant de l’ère Textor, - et à son douzième quart de finale européen de son histoire - l’Olympique Lyonnais a toutes les armes pour faire tomber Manchester, malgré les absences sur blessure des ailiers Nuamah et Fofana, ou encore celle pour raisons personnelles du milieu Tessmann.
« Notre objectif principal est de jouer en Ligue des champions la saison prochaine, pour cela, on a deux options : être dans le top 3 de la Ligue 1 ou remporter la Ligue Europa, plante Matic. Nous allons tout donner pour gagner cette compétition. Nous affrontons un club avec une grande histoire européenne, cela ne peut que nous motiver pour atteindre un gros objectif. Notre effectif est talentueux, et nous avons les qualités pour leur poser des problèmes. »
Manchester United est un grand club mais pas une grande équipe
Toujours en course pour le podium en Ligue 1 (5e à deux points de la 3e place, directement qualificative pour la C1) avant cette belle soirée européenne, le club des Gones a le devoir de ne pas choisir entre deux alternatives excitantes. À cette période de la saison, l’exercice en cours prend une autre teinte en fonction de la manière de négocier ces matches couperets. Les costauds s’en sortent. Les faibles ruminent. « Leur saison est solide, à eux de la rendre encore plus solide, avoue Joël Bats, qui en connaît un rayon sur la question après ses dix-sept années passées à l’OL (2000-2017). Tout bascule à ces moments-là. Dans un sens comme dans l’autre. »
Le public lyonnais l’a bien compris et l’engouement mercredi pour tenter de dégoter un précieux sésame confirme cette tendance. L’effervescence en ville est réelle, et l’attente immense pour tenter de décrocher la cinquième demi-finale de l’histoire du club en coupe d’Europe. Voire plus si affinités (en cas de qualification, Lyon défierait les Glasgow Rangers ou l’Athlétic Bilbao). Une chose est certaine : Manchester United est un très grand club. Mais aussi une équipe très moyenne cette saison. Quid du niveau de l’Olympique Lyonnais ? Personne ne sait vraiment. On y verra un peu plus clair jeudi soir.