"Est-ce que je vais arriver au lycée ?" : après l'accident de bus scolaire en Eure-et-Loir, ces élèves de Châteaudun confient leurs inquiétudes
Julia est hantée par cette matinée du jeudi 30 janvier où elle a découvert en pleine classe, au lycée Émile Zola de Châteaudun, qu'une de ses camarades de 15 ans était morte. "Je l'ai appris en cours en recevant une photo de la part d'une camarade qui nous disait 'On a eu un accident avec le bus'. On s'est dit comment ça ?", confie la jeune fille en terminale, encore choquée.
Une lycéenne a été tuée et 20 élèves ont été blessés dans un accident de car scolaire qui s'est couché sur la voie, un peu avant 8h sur la D927, près de Châteaudun (Eure-et-Loir). Le conducteur, âgé de 26 ans, a été placé en garde à vue. Un premier test salivaire aux stupéfiants s'est "révélé positif", a annoncé le parquet de Chartres. Le parquet a annoncé la réalisation d'analyses sanguines. Le conducteur a livré une première explication, déclarant "avoir croisé un véhicule circulant trop proche de la ligne séparatrice, avoir voulu l'éviter, et s'être retrouvé dans le fossé".
"Certains ne font pas forcément attention"
Julia peine à trouver ces mots : elle aussi prend le bus chaque jour pour aller en cours. "Il va y avoir cette petite crainte dans le bus, de se dire : 'Est-ce que je vais arriver au lycée ou pas ?' On va vérifier que le conducteur conduit bien, s'il ne va pas trop vite... Ça va peut-être éveiller un peu de psychose chez les gens", avance-t-elle.
Avant de glisser que certains chauffeurs ne font pas forcément attention sur la route. "Ce n'est pas la première fois que je vois ce genre de comportement avec les conducteurs de bus. Certains ne font pas forcément attention", avoue Julia. Une autre élève évoque aussi la ceinture pas forcément mise par tout le monde.
Après le drame, une demande revient régulièrement chez ceux qui prennent le bus : ils veulent plus de sécurité quand ils iront à l'école. D'autres souhaitent le prendre moins souvent, comme Madison, qui ira "plus au lycée avec la voiture des parents".
Une cellule d’urgence médico-psychologique et un poste avancé de secours ont été mis en place au centre de secours de Châteaudun, à proximité du lieu de l’accident. Des médiateurs seront présents "toute la semaine prochaine dans les cars de la ligne concernée par cet accident" pour accompagner les enfants, indique la région Centre-Val-de-Loire. De son côté, le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot a indiqué lors d'un point presse à Châteaudun avoir saisi le Bureau d’enquête sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), pour déterminer "ce qui s'est passé, la conduite, la vitesse, les responsabilités des uns et des autres".