La guerre commerciale lancée par Donald Trump a au moins un effet bénéfique pour les consommateurs : en raison de la baisse des cours du pétrole, les prix à la pompe en France ont chuté la semaine dernière, selon les dernières données du ministère de la Transition écologique, rendues publiques ce lundi. En date du vendredi 11 avril, le litre de gazole coûtait 5,5 centimes d’euro de moins que la semaine précédente, et s’affichait ainsi à 1,5749 euro. Il touche ainsi un plus bas depuis plus fin 2021, soit plus de trois ans, avant le déclenchement de la guerre en Ukraine qui avait fait s’envoler les prix de l’énergie.
Du côté de l’essence, le prix du litre de sans-plomb 95-E10 s’effondre de 4,9 centimes, à 1,6802 euro, au plus bas depuis septembre 2024. Le sans-plomb 95 s’affiche lui à 1,7192 euro, en chute de 5,4 centimes sur une semaine. Le sans-plomb 98 est en repli de 4,4 centimes, à 1,7864 euro.
«Un risque de ralentissement de l’économie mondiale»
Un reflux inédit des prix à la pompe, dont l’origine est à chercher du côté des États-Unis. Et plus précisément du côté de l’offensive douanière de Donald Trump, annoncée le 2 avril, sur laquelle il est toutefois revenu en milieu de semaine dernière, sauf envers la Chine. «Les marchés pétroliers interprètent cela comme un risque de ralentissement de l’économie mondiale, et par conséquent de baisse de la demande de pétrole. Ils craignent ainsi un surplus imprévu de pétrole», expliquait la semaine dernière au Figaro Olivier Gantois, président de l’Ufip Énergies et Mobilités, le syndicat professionnel de l’industrie pétrolière.
Ainsi, les cours du pétrole ont dégringolé à la suite du «jour de la libération», le 2 avril : lors des quatre séances suivantes, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a baissé de plus de 17%, tombant même sous les 60 dollars, au plus bas depuis février 2021. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, a lui reflué de plus de 18%. Bien que l’or noir se soit repris depuis, après la volte-face de Donald Trump sur ses droits de douane, il est loin d’avoir rattrapé toutes ses pertes. Ce lundi 14 avril, il s’affiche encore à environ 10 dollars de moins qu’avant la déflagration douanière du 2 avril (près de 66 dollars pour le Brent et 62 dollars pour le WTI).
L’incertitude liée à l’escalade commerciale entre Washington et Pékin pourrait continuer à peser dans les semaines à venir sur les cours de l’or noir, et in fine sur les prix des carburants à la pompe. «La baisse pourrait être freinée si l’OPEP+ décidait de réduire sa production ou si des tensions géopolitiques apparaissaient au Moyen-Orient, notamment dans le cadre du dossier nucléaire iranien », avertissait toutefois la semaine dernière dans nos colonnes Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières (CGEMP) à l’Université Paris Dauphine-PSL.