La justice ordonne à Rudy Giuliani, condamné pour diffamation, à se séparer de son patrimoine

Un juge a ordonné mardi 22 octobre à l'ancien avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, de céder une partie de son patrimoine, dont son appartement à New York, aux deux agentes électorales qu'il a diffamées après l'élection présidentielle de 2020. L'ancien maire de New York, devenu soutien sans faille de Donald Trump et fer de lance de sa campagne pour faire invalider les résultats de l'éléction présidentielle de 2020, avait été condamné fin 2023 à payer quelque 148 millions de dollars à ses deux agentes électorales en Géorgie, une mère et sa fille.

À l'appartement situé dans les beaux quartiers de Manhattan, s'ajoutent des honoraires non encore payés pour un montant de 2 millions de dollars que Rudy Giuliani réclame à la campagne de Donald Trump de 2020, une Mercedes SL500 année 1980, des bijoux, de nombreuses montres de luxe et plusieurs pièces de collections, comme un maillot signé par la légende du base-ball Joe DiMaggio, selon la liste figurant dans la décision rendue par un juge fédéral de New York.

À partir d'une vidéo montrant les deux femmes se passant un objet - qui s'avérera être une pastille de menthe - lors du décompte des bulletins, l'ex-maire et ex-procureur de New York avait affirmé qu'elles échangeaient une clé USB «comme s'il s'agissait de doses d'héroïne ou de cocaïne» pour truquer les résultats. Les plaignantes, toutes deux noires, ont raconté comment ces accusations, reprises par Donald Trump sur les réseaux sociaux, leur ont valu un déferlement d'insultes et de menaces, souvent à caractère raciste.

L'ancien maire de New York est au centre des soupçons de la justice, qui l'a inculpé dans les États de l'Arizona et de Géorgie pour son rôle dans les tentatives d'inverser les résultats de l'élection présidentielle remportée par Joe Biden. La dégringolade de Rudy Giuliani, 80 ans, est aussi forte que son image avait brillé 20 ans plus tôt, quand le maire de New York avait incarné la résilience après les attentats du 11 septembre 2001 ayant mis la ville à genoux et fait près de 3.000 morts.