La présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, dénonce une "falsification totale" des élections législatives et appelle à manifester lundi
La présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, dénonce une "falsification totale" des élections législatives, dimanche 27 octobre, au lendemain du scrutin remporté par le parti Rêve géorgien, une formation qui prône une normalisation des relations avec la Russie, quitte à reprendre certaines de ses lois pour museler les oppositions. "Je ne reconnais pas ces élections", a-t-elle déclaré depuis le palais présidentiel, à Tbilissi. "Nous avons été victimes d'une opération spéciale russe – une nouvelle forme de guerre hybride menée contre notre peuple et notres pays." La dirigeante, au pouvoir essentiellement symbolique dans le pays, a appelé à des manifestations dès lundi.
Un peu plus tôt, Charles Michel, le président du Conseil européen, avait exhorté les autorités électorales de la Géorgie à "enquêter" sur des "irrégularités" dans les législatives remportées la veille par le parti prorusse au pouvoir, un résultat contesté par l'opposition pro-européenne. Il fait état d'une évaluation préliminaire réalisée par des observateurs électoraux internationaux. "Ces irrégularités présumées doivent être sérieusement clarifiées et traitées", a-t-il ajouté.
Le parti au pouvoir a remporté les élections législatives en Géorgie, mais l'opposition pro-occidentale a fustigé un scrutin "volé" et les observateurs internationaux ont dénoncé dimanche des "pressions" sur les électeurs et un recul de la démocratie. L'opposition clame que cette victoire rapproche ce pays du Caucase de Moscou et l'éloigne d'une adhésion à l'Union européenne, but si précieux aux yeux d'une grande partie de la population qu'il est inscrit dans sa Constitution.
Le Rêve géorgien a remporté 54,08% des voix, contre 37,58% à la coalition pro-européenne, selon le dépouillement réalisé dans plus de 99% des circonscriptions, a précisé lors d'une conférence de presse le président de la commission électorale centrale, Giorgi Kalandarishvili. Le scrutin s'est "déroulé dans un environnement calme et libre", a-t-il assuré. Le scrutin a été "entaché par des inégalités [entre candidat], des pressions et des tensions", ont toutefois estimé les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, de l'Otan ou encore d'organes de l'UE.
Le parti au pouvoir bénéficiait de "nombreux avantages", notamment financiers, il y a eu "des cas d'achats de vote", des atteintes au "secret du vote", ont-ils énuméré dans un communiqué, tandis qu'un de ces observateurs, le député européen espagnol Antonio Lopez-Isturiz White, a regretté un "recul de la démocratie" en Géorgie. Les observateurs du Parlement européen ont eux indiqué avoir été témoins de cas de "bourrage d'urnes" et d'"agressions physiques" à l'encontre d'observateurs.