Aurore Bergé dénonce l’«obsession maladive d’Israël» chez les Insoumis : «Ils mettent des cibles dans le dos des Juifs»

Aurore Bergé n’y va pas par quatre chemins. Quelques jours après avoir relancé les assises de lutte contre l’antisémitisme, fléau contre lequel elle est très engagée, la ministre de l’Égalité entre les hommes et les femmes et de la Lutte contre les discriminations accuse directement les Insoumis de souffler sur les braises des tensions communautaires en France, exacerbées depuis quinze mois par la guerre entre Israël et le Hamas au Proche-Orient. Invitée ce dimanche de Radio J, la membre du gouvernement a ciblé le mouvement mélenchoniste qui, sous couvert de défense de «la population civile palestinienne», révélerait son «obsession maladive insupportable d’Israël».

«Quel autre pays au monde subit un tel niveau d’obsession, à quel moment on appelle à la destruction de l’État, à la nazification d’Israël ?», s’est interrogée l’élue de Yvelines à l’aune de la «situation insupportable des populations civiles, notamment et d’abord des femmes, en Iran, en Afghanistan, au Yemen.» «Ça devrait nous interpeller, c’est caractéristique de ce que c’est l’antisémitisme. (...) On n’appelle pas à la destruction de ces États, on appelle à une mobilisation de la communauté internationale», a-t-elle rappelé. Avant de mettre en lumière le nombre impressionnant de tweets des Insoumis condamnant Israël : «C’est matin, midi et soir sur Gaza et ce prétendu génocide», a-t-elle épinglé.

«On se cache derrière l’antisionisme»

La France Insoumise (LFI) et plusieurs collectifs ont beau avoir une puissante caisse de résonance et donné un écho au récit antisioniste, Aurore Bergé assure que «ces gens-là sont minoritaires». «On est ce qu’on fait, quand vous n’êtes pas capables de nommer le mal pour ce qu’il est, quand vous n’avez pas d’empathie alors que 42 Français ont été assassinés par le terrorisme islamiste (...) on met des cibles dans le dos de nos compatriotes juifs par leurs outrances, leurs comportements, et leurs falsifications historiques», s’est alarmé la ministre, en référence aux tergiversations de LFI de ne pas qualifier le Hamas de mouvement terroriste. Voire de relativiser l’attaque du 7-Octobre contre l’État hébreu. «On se cache derrière l’antisionisme pour être sans doute plus facilement antisémite aujourd’hui», a-t-elle martelé.

Car toute cette rhétorique a des conséquences directes sur les Juifs de France. «Les insultes, les menaces, le harcèlement sur les réseaux sociaux, c’est déjà une violence. Mais le pire des chiffres, c’est que tous les trois jours, un de nos compatriotes parce qu’il est juif est agressé physiquement», a déploré Aurore Bergé. Elle partage la crainte qu’«certain nombre de jeunes se laissent intoxiquer par ces discours de haine, ces contrevérités, ces mensonges ou ces fausses informations» et passent à l’acte contre des étudiants juifs «qui se sentent seuls et qui ont peur». Et d’affirmer d’un ton solennel : «Je ne peux pas accepter qu’une seule personne ait peur en raison de son identité réelle ou supposée.»