De la médaille d’or au disque d’or ? Alors qu’il nous a fait rêver en décrochant l’argent chez les moins de 73 kg aux Jeux de Paris, puis l’or aux côtés de Teddy Riner lors de l’épreuve par équipe mixte, le judoka Joan-Benjamin Gaba a dévoilé le 15 août l’étendue de ses talents d’artiste. Le sportif français de 24 ans, sacré champion du monde dans sa catégorie en juin, a partagé sur les plateformes de streaming musical le premier morceau de sa carrière de rappeur, lancée sous le nom de « Gaba ».
Intitulé Kill cam, le single d’une durée d’à peine deux minutes reprend les codes des rappeurs comme Josman, Green Montana ou encore Jolagreen23. Le nouveau venu dans le hip-hop intègre à son morceau une dimension spatiale que l’on retrouve aussi sur la pochette où il apparaît dans l’espace, au milieu de deux planètes et au-dessus du soleil. Il tient deux portables dans ses mains, l’un appelant son coach et l’autre le studio, une référence à sa double vie d’artiste et de sportif.
Passer la publicitéDans le morceau, Joan-Benjamin Gaba évoque des sujets classiques du rap tels que les armes, le deal, l’argent et les relations difficiles avec les femmes. « Si je me mets à kicker (rapper, NDLR), personne ne peut m’égaler », dit-il au milieu de la chanson. « J’ai ôté le fisc, ils ont pompé mon âme/Je ne pourrais jamais tomber love, je connais les nymphos/J’envoie des balles réelles, j’ai le combo/Quand ça tirait, c’était dur, on n’avait pas de paintball », poursuit Gaba, utilisant la même rythmique et un ton assez mâché.
Gaba - Kill Cam (2025)
« J’ai commencé avec mes cousins »
Le Francilien, né au Chesnay en 2001, est un grand passionné de rap. En 2024, il confiait au micro de Mouv’ être fan de l’album Or Noir de Kaaris, sorti en 2013, dont il se sert comme référence. « J’ai commencé avec mes cousins, on faisait des battles de rap pour s’amuser, il y a plusieurs années, déclarait-il à l’époque, médailles autour du cou. Après, on a toujours continué. On écrit et tout, on aime bien. » Interrogé sur sa volonté de rendre ses travaux publics, le champion de judo avait assuré vouloir garder ça pour lui : « Ça ne sortira pas. » Un an plus tard, son premier morceau est disponible sur les plateformes.
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Gaba n’est pas le seul sportif français à s’être mis au le rap. Le tennisman Corentin Moutet est désormais un habitué du genre musical. Début 2025, l’actuel 41e au classement ATP a collaboré sur l’EP Malédiction de MSH dans le morceau Millions d’euros. Il a également enregistré l’album Écorché, composé de huit chansons, pendant le confinement. Les footballeurs Rafael Leao, Memphis Depay et Moise Kean se sont aussi lancés dans le rap. Nombreux passent donc du terrain, des tatamis, ou des courts aux studios d’enregistrement.