Sandrine Collette remporte le prix Goncourt des détenus 2024

Sandrine Collette, lauréate du prix Goncourt des détenus pour son roman «Madelaine avant l’aube», publié chez Lattès. THOMAS COEX / AFP

Après avoir remporté le Goncourt des lycéens, l’auteure vient d’obtenir celui des détenus pour son roman Madelaine avant l’aube (Lattès).

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Sandrine Collette fait coup double. Après avoir remporté le Goncourt des lycéens le 28 novembre dernier, elle vient d’obtenir celui des détenus. Ce mardi 17 décembre, dix personnes placées sous main de justice choisies comme déléguées nationales pour les délibérations finales se sont réunies à huis clos au Centre national du livre (CNL) pour sacrer son dernier roman Madelaine avant l’aube (Lattès).

Après plus de trois mois de lectures assidues des 16 livres en lice pour le prix, issus de la première sélection de l’Académie Goncourt, et à la suite des 56 rencontres avec les auteurs ayant eu lieu dans les centres pénitentiaires partenaires, les délégués nationaux ont donc choisi ce conte noir, aux accents d’un Petit Chaperon rouge féministe. Sans doute ont-ils été sensibles à la plume de l’auteure, mais aussi à son histoire, et notamment ce huis clos contre lequel les personnages se débattent.

Une fierté pour le Centre national du livre

«Le succès de ce prix n’est plus à démentir, avec la participation, cette année, de près de 600 personnes placées sous main de justice, issues de 45 établissements de France métropolitaine et d’outre-mer», s’est réjouie Régine Hatchondo, présidente du CNL. 

Créé il y a deux ans, par le Centre national du livre (CNL), opérateur du ministère de la Culture, et le ministère de la Justice, sous le patronage de l’Académie Goncourt, ce prix permet de rendre les personnes détenues actrices d’un prix littéraire, en valorisant leur capacité critique tout en leur faisant découvrir des œuvres littéraires contemporaines. Cette année, le jury national était issu de 45 établissements pénitentiaires de France métropolitaine et d’outre-mer.

«C’est une fierté pour le Centre national du livre de porter ce projet qui permet de rendre les personnes détenues actrices d’un prix littéraire, a ajouté la présidente du CNL. Nous sommes très heureux d’accueillir au CNL les délibérations finales et d’assister à l’aboutissement de ces quatre mois de rencontres, lectures et débats. Toutes nos félicitations au lauréat du prix Goncourt des détenus 2024 et à l’ensemble des participants pour leur engagement. »

Une jolie reconnaissance donc, pour Sandrine Collette. À 54 ans, l’auteure s’est d’abord illustrée dans des romans noirs, dont le succès lui a permis de nourrir sa passion pour les chevaux. Puis elle est passée à ce que le milieu de l’édition appelle la «littérature blanche», celle qui concourt pour les grands prix littéraires. Docteure en science politique qui a bifurqué vers des métiers administratifs à l’université, elle se consacre aujourd’hui à l’écriture depuis sa région d’origine, le Morvan.

Sandrine Collette succède à Mokhtar Amoudi et son roman Les Conditions idéales (Gallimard).