À Cap-d’Ail, dans les Alpes-Maritimes, la colère gronde parmi les copropriétaires de la résidence des Abeilles, située avenue Jacques-Abba, tout près de Monaco. Depuis octobre 2024, les 36 places de parking de leur résidence, jusque-là privées, ont été intégrées à la voirie communale sur décision municipale, relate le journal Nice-Matin.
Résultat : un horodateur a été installé, accompagné d’une vidéosurveillance, rendant désormais le stationnement payant pour leurs propriétaires historiques. « Quand on arrive le soir après une certaine heure, on ne peut plus se garer faute de places », déplore un résident. Beaucoup dénoncent ce qu’ils considèrent comme un « abus de pouvoir » du maire Xavier Beck, qui selon eux « a confisqué ce à quoi [ils ont] droit par titre de propriété».
Passer la publicitéUn litige autour d’une vieille délibération
À l’origine de ce bras de fer se trouve une délibération municipale de mars 1970, qui selon la mairie, attribuait déjà ces emplacements à la commune. Mais les copropriétaires, preuves cadastrales à l’appui, assurent que l’échange évoqué à l’époque « n’a jamais eu lieu ». Pour eux, cette décision municipale ne serait pas applicable puisqu’elle n’aurait jamais été concrétisée, la rue qu’elle devait entériner n’ayant jamais été construite.
Sauf que la justice s’est déjà penchée sur le dossier : en 2022, le tribunal judiciaire de Nice avait estimé que la parcelle litigieuse revenait bien à la mairie, hormis la partie concernée par ladite délibération de 1970. Soit les fameuses places de parking de ces copropriétaires... Ces derniers ont alors intenté une action devant le tribunal administratif pour contester la validité la délibération de 1970 : ce qui remettrait en cause la décision de 2022.
Les habitants font bloc
Quelle histoire ! De son côté, le maire Xavier Beck s’est dit désolé du conflit persistant. Il affirme à Nice-Matin qu’il n’existe « aucun doute sur le caractère public de cette voie », invoquant des archives démontrant le caractère communal des parkings depuis plus de quarante ans. Il regrette l’attitude de certains résidents, selon lui « obstinés », qui entraîneraient les autres dans une procédure coûteuse et sans issue, alors que des tarifs résidents (2 euros par jour ou 10 euros les 7 jours) sont proposés.
Mais pour les habitants, c’est l’accès, plus que le prix, qui est en jeu : « on veut récupérer toutes nos places de stationnement », martèle le porte-parole du collectif toujours au journal local.