Doubs : Ismaël Boudjekada, élu d’opposition de gauche, arrêté à l’aéroport de Bâle-Mulhouse pour «apologie du terrorisme»

Doubs : Ismaël Boudjekada, élu d’opposition de gauche, arrêté à l’aéroport de Bâle-Mulhouse pour «apologie du terrorisme»

En décembre dernier, l’élu de 29 ans avait traité Bruno Retailleau de «fils de catin» sur le réseau X. Tik Tok @iboudjekada

L’élu se préparait à être arrêté en atterrissant en France, en raison de son inscription récente au Fichier des personnes recherchées.

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Il s’était préparé à son arrestation depuis des semaines et avait même fait imprimer des tee-shirts «Je suis Ismaël Boudjekada» pour l’occasion. L’élu municipal de gauche de Grand-Charmont dans le Doubs - qui n’a, selon le procureur de Montbeliard, plus siégé au conseil municipal de cette commune depuis l’automne 2023 - avait fait l’objet de nombreuses plaintes pour «apologie du terrorisme» ces derniers mois. Hors de France, il n’avait pu être placé en garde à vue.

Alors qu’il atterrissait ce samedi 3 mai au matin à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, Ismaël Boudjekada a finalement été arrêté par la police aux frontières, a confirmé dimanche le parquet de Paris au Figaro. Il a été placé en garde à vue, «sur le fondement de mandats de recherche émis à son encontre», précise encore l’institution. Ces deux enquêtes avaient été confiées à la brigade de répression de la délinquance, et concernaient pour l’une la divulgation d’informations personnelles permettant d’identifier ou de localiser une personne et d’appels téléphoniques malveillants, et pour l’autre apologie publique d’acte de terrorisme en ligne.

De multiples provocations

L’homme de 29 ans, hyperactif sur Instagram, TikTok et X, avait prévenu sa communauté de cette interpellation à venir, en raison de son inscription récente au Fichier des personnes recherchées (FPR). «Leur volonté, elle est simple : faire taire l’élu de la République je suis, a-t-il expliqué dans une vidéo publiée sur TikTok au mois d’avril. Non pas parce que j’aurais volé, non pas parce que j’aurais menti, non pas parce que j’aurais détourné 4,1 millions d’euros mais parce que j’ai l’honneur de défendre la cause palestinienne là où eux se terrent dans un silence qui vient faire en sorte que la France se prostitue sur la scène internationale.»

Ce fervent défenseur de la cause palestinienne a multiplié les provocations ces derniers mois, n’hésitant pas à insulter sur le réseau X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau de «fils de catin». En octobre 2024, il qualifiait de «héros» le chef du Hamas Yahya Sinwar, orchestrateur des attaques du 7-octobre, tué dans une frappe israélienne. Quelques semaines plus tard, après les graves agressions de supporters israéliens du Maccabi Tel Aviv à Amsterdam, il déplorait que ces derniers n’en aient «pas pris assez», avant d’ajouter : «J’aurais aimé être à Amsterdam pour en faire courir quelques-uns.»

Il avait été condamné en juin 2024 à 20 000€ d’amende et trois ans d’inéligibilité pour «apologie du terrorisme», après avoir qualifié le Hamas «d’organisation de résistants palestiniens» deux jours après les massacres du 7 octobre. Un précédent qui n’a pas suffi à refréner les ardeurs de ce militant pro-palestinien, comptant plus de 350 000 abonnés sur TikTok. Dans sa vidéo publiée au mois d’avril dans laquelle il annonce son interpellation à venir, l’élu exhorte ses soutiens à poursuivre la lutte à ses côtés. «On est du bon côté de l’histoire, on n’a pas à se cacher. Et à la fin de l’histoire, on les mettra en PLS», conclut-il.