«C'est l'heure du quart-d'heure lecture !» Le silence s'installe dans la classe. D'un même geste, les élèves de CM2 B tirent un livre de leur cartable et se plongent dans leur roman ou BD, aux histoires rocambolesques. «Par la lecture, ils voyagent, note Albane, leur institutrice. Ils apprennent aussi de nouveaux mots, les règles d'orthographe et de conjugaison.» Enseignante depuis quatre ans dans la banlieue lilloise, la trentenaire veut faire du livre un outil de poche pour ses élèves. Elle en est convaincue, la lecture est une compétence qui leur servira toute leur vie. Une certitude qu'elle partage avec Emmanuel Macron, qui a fait de 2022 l'année nationale de la lecture.

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Pour les héritiers de Molière, la tâche est rude. Selon les résultats des évaluations nationales réalisées chaque année, en 2020, 47% des élèves de sixième peinent à lire aisément à haute voix. Des lacunes qui se reflètent aussi chez leurs aînés. Lors de la Journée Défense et citoyenneté (JDC) : 21% des jeunes de 18 ans ne savent pas lire correctement. Si en 1996, le ministère de l'Éducation nationale, notait une «reconnaissance de mots connus ou le déchiffrage très bien réussi», les élèves savent-ils vraiment moins bien lire qu'avant ?

Évolution en 20 ans

Avant tout, évaluer le niveau de lecture des élèves n'est une mission aisée. Sur quoi faut-il s'appuyer ?…