Accueil de scientifiques américains à l'Ifremer : le SNTRS-CGT appelle le ministre à "résoudre en premier les problèmes existants" au sein de l'institut

Le Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique SNTRS-CGT de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) appelle Philippe Baptiste, le ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, à "résoudre en premier les problèmes existants" au sein de l'institut. L'Ifremer doit accueillir des chercheurs américains de l'Agence nationale pour l'océan et l'atmosphère des États-Unis (NOOA), a précisé le syndicat mercredi 12 mars dans un communiqué.

Philippe Baptiste a affirmé mercredi sur franceinfo vouloir accueillir des scientifiques américains dans les universités et les centres de recherches français, et notamment à l'Ifremer. Ces chercheurs basés aux Etats-Unis commencent à frapper à la porte de la France après les attaques de Donald Trump contre la science.

Des démissions en augmentation

Le SNTRS-CGT se dit "consterné" par les propos du ministre de la Recherche. Selon le syndicat, Philippe Baptiste "veut encourager l'accueil de chercheurs de la NOAA à l'Ifremer, grâce notamment à des financements de la LPR (loi de programmation de la recherche) dont l'institut n'a bénéficié qu'à la marge au niveau des mesures salariales, et sans budgets supplémentaires, alors même que l'Ifremer est déjà en difficulté financière".

La CGT dénonce le manque de "financements récurrents à la hauteur des missions" fixées à l'Ifremer par l'État. "Comment le ministre peut demander à l'Ifremer d'assumer l'accueil de ces nouveaux chercheurs alors qu'il connaît parfaitement la situation dans laquelle se trouve l'Institut ?" Le syndicat pointe la perte par l'Ifremer, "chaque année", de postes, en raison "d'un nombre de démissions croissant du fait de rémunérations insuffisantes, et de conditions de travail" dégradées.

Le SNTRS-CGT assure condamner "fermement les décisions antisciences et obscurantistes du gouvernement américain", mais appelle le ministre à "doter l'Ifremer d'un niveau de financement en adéquation avec ses missions : mener des recherches, innover et produire des expertises pour protéger l’océan, exploiter ses ressources de manière responsable et partager les données marines".