Pour un peu, on aurait cru à une conférence de paix, ce jeudi à Pékin. Vladimir Poutine et son hôte, Xi Jinping, n'avaient à la bouche que des formules débonnaires : soutien à « l'équité et à la justice dans le monde », alliance « propice à la paix et à la stabilité », « principe de non-confrontation envers une tierce partie » et, bien sûr, appel à « une solution politique à la crise en Ukraine ». Le Russe est pourtant en train d'accélérer son offensive contre le pays voisin, où ses troupes ont conquis 280 km2 de plus en une semaine, et le Chinois soutient activement – quoique discrètement – son effort de guerre.
Dans ce théâtre d'ombres, antique tradition chinoise, les deux hommes se donnent du « camarade », comme au bon vieux temps. Ils exaltent leurs échanges commerciaux, qui ont doublé en deux ans, omettant leur nature (composants de missiles et moteurs de drones contre pétrole à vil prix), leur déséquilibre, qui rend Moscou toujours plus dépendant de Pékin…